Face à la propagation fulgurante du mpox ou variole de singe en Afrique, l’Africa CDC déclenche son plus haut niveau d’alerte. Une nouvelle souche plus virulente menace plusieurs pays, notamment la RDC, où la situation devient critique.
Il y a des nouvelles qui donnent l’impression que l’Histoire se répète, mais en pire. Le mardi 13 août, l’agence de santé de l’Union africaine, l’Africa CDC, a déclenché son plus haut niveau d’alerte face à une nouvelle menace sanitaire : le mpox, cette variole du singe que l’on pensait presque sous contrôle, revient en force. Mais cette fois, le virus n’est pas seulement plus virulent, il s’étend de façon inquiétante, notamment en République Démocratique du Congo, où il fait des ravages.
On aurait pu croire que le monde était mieux préparé, après la Covid-19. Mais les chiffres sont là, implacables : 96 % des nouveaux cas en Afrique viennent de la RDC, où près de 15 000 personnes ont été touchées cette année, avec 455 décès. Et ce n’est que le début, car le virus s’invite maintenant dans des pays qui n’avaient jamais vu l’ombre d’un cas, comme le Rwanda, le Burundi, ou encore l’Ouganda.
L’Afrique n’a pas besoin de promesses, elle a besoin d’actes
Les capacités de test sont insuffisantes, les vaccins manquent cruellement. 200 000 doses sont en route, mais c’est une goutte d’eau face aux 10 millions nécessaires pour contenir l’épidémie. La situation est d’autant plus dramatique que le personnel soignant se retrouve à gérer une crise avec des moyens dérisoires, sans médicaments, sans protection, sans soutien. La scène est surréaliste : à Bukavu, un petit hangar fait office de centre d’accueil pour les malades du mpox, dans des conditions précaires qui rappellent tristement les débuts d’autres crises sanitaires sur le continent.
Et pourtant, le mpox n’est pas une nouveauté. Cette maladie, autrefois confinée aux zones reculées, a muté, devenant plus dangereuse, plus transmissible. Désormais, elle touche l’ensemble du corps, et se répand au sein de populations vulnérables, avec des conséquences dévastatrices.
Ce n’est pas un cri de panique, mais un appel à l’action. Il est temps de prendre la mesure de cette crise, de mobiliser les ressources nécessaires, et de ne pas attendre que l’OMS confirme l’urgence. Car le temps presse, et chaque jour qui passe coûte des vies. L’Afrique n’a pas besoin de promesses, elle a besoin d’actes. Maintenant.
Oumarou Fomba
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