Le 22 juin 2024, au stade Babemba Traoré de Sikasso, le chef de l’État annonçait la très prochaine digitalisation des moyens de paiement et services publics de l’État. Le 19 juillet 2024, dans la salle des banquets du Palais de Koulouba, il a procédé au lancement officiel de cette initiative. Une année après l’annonce et le lancement officiel, que peut-on constater ?
Si au départ cette digitalisation a commencé par le paiement mobile des frais d’établissement de certains actes administratifs, il faut reconnaître, qu’à ce jour, elle est en train de s’étendre à tous les secteurs de l’Administration publique. D’ailleurs, moins d’un mois après ce lancement, il nous est revenu d’apprendre lors d’une visite de quelques grands axes routiers de Bamako par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile qu’à la date du jeudi 08 août 2024, un seul poste de police de la circulation routière a pu encaisser la somme de 3 595 000 F CFA en une semaine. Ce qui augure des lendemains meilleurs.
Cet exemple démontre que la digitalisation permet de renforcer la transparence, la responsabilité et la confiance du public. En d’autres termes, elle permet de lutter efficacement contre la fraude, la corruption, le népotisme et les falsifications de documents administratifs, tout en améliorant l’accessibilité des citoyens aux services publics. De plus, elle améliorera la performance de l’administration en renforçant le système de suivi-évaluation et, permettra de réaliser des économies d’échelle.
Renforcer le suivi-évaluation des agents de l’État
Pour ce faire, les autorités sont en train de doter l’administration publique d’un outil pour la gestion efficace et efficiente des ressources humaines. Il s’agit du SIGRH (Système intégré de gestion des ressources humaines). Son opérationnalisation n’est qu’une question de jours. C’est ce qui ressort d’une série de visites de plusieurs membres du gouvernement, le vendredi 20 juin 2025, sur les installations du projet.
La délégation de ministres était conduite par Bakary Traoré, ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions. Ces visites sur le terrain ont permis aux ministres de s’enquérir de l’état de fonctionnement des installations interconnectées, en prélude au lancement officiel du système. Il faut noter que le SIGRH est un outil performant permettant entre autres : la mise à disposition d’un fichier unique de traitement des salaires des agents de l’État et des Collectivités territoriales ; l’interconnexion entre les différentes structures en charge de la gestion des ressources humaines ; la disponibilité des statistiques fiables pour la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ; la mise en service d’un système permettant une meilleure gouvernance du capital humain de l’État ; et enfin, l’instauration d’un mécanisme efficient d’aide à la décision pour les Autorités nationales dans le domaine de Ressources humaines de l’État et des Collectivités territoriales
réaliser des économies d’échelle
Le cas, parmi tant d’autres, du secteur de l’éducation illustre parfaitement que la digitalisation permet de faire des économies. Déjà fonctionnelle, l’application Web dédiée au sous-secteur de l’enseignement fondamental et secondaire a permis au ministère de l’Éducation nationale d’économiser 4 milliards de FCFA. Cette application est une solution numérique innovante, composée de 14 modules, qui permet de gérer notamment la présence, les examens, les concours, les inscriptions et les orientations.
Au niveau de l’enseignement supérieur, il y a plusieurs applications digitales fonctionnelles comme le Progiciel de Gestion intégrée « PGI », l’application mobile « Mon CENOU à domicile », le système intégré de Gestion des Œuvres universitaires « SIGOU », le « Système intégré de Gestion d’Université ». Ce système permet de centraliser et d’optimiser l’organisation de l’université, la gestion des candidatures, des inscriptions, du suivi des parcours étudiants, des évaluations, des ressources humaines et du pilotage stratégique. Ce système, à lui seul, permet au CENOU de réaliser une économie annuelle d’un milliard de francs CFA.
Sidi Modibo Coulibaly
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