Dans la salle de conférence de son département, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a procédé, le vendredi 3 décembre dernier, au lancement des travaux du Conseil National des Prix (CNP).
En présence de l’ensemble des membres du Conseil national des prix, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a indiqué dans son discours d’ouverture que la présente session se tient dans « un contexte caractérisé par des facteurs exogènes et endogènes ».
Lesquels impactent négativement l’approvisionnement du Mali en produits de consommation. Cet état de fait a entraîné « une flambée des prix à la consommation » de la plupart des produits de première nécessité, selon ses propos.
« À titre d’exemple, le cours du sucre blanc a enregistré une hausse de 25,11 % par rapport à l’année dernière à la même période et celui de l’huile de palme s’établit à 1 270 dollars, son niveau le plus élevé depuis 2012. À Abidjan, les fûts de 200 litres se négocient à 160 000 FCFA l’unité », a-t-il fait savoir.
Mauvaise campagne agricole avec déficit pluviométrique
Au plan interne, le premier responsable du Département de l’Industrie et du Commerce relate également que la mauvaise campagne agricole avec le déficit pluviométrique dans plusieurs localités du pays et la situation d’insécurité dans les principaux bassins de production agricole du Mali ont grandement contribué à la hausse des prix du produit agricole.
Conscient de cette situation, le gouvernement de la transition du Mali a anticipé sur ces menaces à travers l’adoption et le renforcement des mesures d’atténuation de la hausse du prix des produits de première nécessité.
Ces efforts se sont traduits, selon le ministre, par la baisse de 50 % de la base taxable à l’importation des produits du sucre, de l’huile alimentaire, du lait et du riz ; la subvention du prix de la viande bovine ; l’homologation du prix des hydrocarbures ; le soutien aux minoteries à travers l’abandon de la presque totalité des droits et taxes à l’importation du blé ; la suspension du paiement de la TVA à l’achat et à l’importation de la graine de coton, entre autres.
« Environ 18 milliards de FCFA de manque à gagner »
Aux dires du ministre, cette opération représente « un manque à gagner en termes de droits non perçus au cordon douanier d’environ 18 milliards de FCFA ». Cependant, il admet par la suite que, malgré ces mesures, le pouvoir d’achat des ménages a continué de s’affaiblir en raison de la perte de revenus suite au ralentissement des activités économiques au plan national et international.
D’où la présente séance consacrée à l’examen et à la validation de la structure des prix de la farine et du pain pour dégager un prix consensuel de ces produits : objets d’un protocole d’accord entre le Gouvernement et les acteurs de cette filière.
Le ministre explique : « Le prix indicatif plafond est le plus souvent un prix consensuel entre les opérateurs économiques bénéficiaires et les membres du Conseil National des Prix (CNP), un organe consultatif créé auprès du ministre chargé du Commerce pour suivre l’évolution des prix des produits et services en vue de proposer toutes mesures visant à la maîtrise des prix ».
En terminant ses propos, il a tenu à inviter les membres du CNP à une participation positive afin de parvenir à un prix consensuel compatible avec le pouvoir d’achat des consommateurs. Et qui garantit la viabilité de l’activité économique des meuniers et des boulangers.
Si à la sortie de cette première journée d’entretien entre le gouvernement et le CNP, aucun accord n’avait encore été scellé, il est à noter que dans un arrêté interministériel du 6 décembre 2021, le gouvernement malien a annoncé la suspension de l’exportation du riz local, du maïs, du tourteau de coton, du mil, du sorgho et de la graine de coton.
Cheickna Coulibaly
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