Home Actu Mali : un temps supplémentaire pour la démocratie 

Mali : un temps supplémentaire pour la démocratie 

0 comment 56 views

Le gouvernement malien, à travers une décision du 31 décembre 2024, prolonge de deux mois la révision annuelle des listes électorales pour 2024. Cette démarche incarne à la fois pragmatisme et inclusion. Elle vise à garantir la participation de tous les citoyens, dans et hors du pays, au processus démocratique, tout en renforçant les bases d’un Mali souverain et moderne.

Dans un monde en perpétuelle accélération, où le temps devient une ressource aussi précieuse que les matières premières, le Mali vient d’opérer d’accorder à ses citoyens deux mois supplémentaires pour s’inscrire sur les listes électorales. À travers la décision N° 2024-00665 du 31 décembre 2024, émise par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le gouvernement de transition s’engage dans une démarche à la fois pragmatique et ambitieuse. Si l’on devait inscrire cet acte dans une logique philosophique, on y lirait la réconciliation entre l’exigence démocratique et le réalisme administratif.

À première vue, la Décision signée par le Général Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, pourrait sembler être un simple ajustement technique. Mais en réalité, cette prolongation de la révision des listes électorales jusqu’au 28 février 2025 reflète une volonté déterminée de transformer le Mali, en ancrant son destin dans une souveraineté politique et une participation démocratique inclusives.

Le temps, une matière première démocratique

Le temps est la richesse ultime des nations. En prolongeant la révision des listes électorales, le Mali investit dans cette richesse en reconnaissant que la démocratie ne peut se construire dans la précipitation. Cette décision offre un espace pour inclure les citoyens marginalisés, corriger les erreurs et garantir que chaque voix puisse s’exprimer. Dans un contexte aussi fragile que celui du Mali, chaque instant utilisé pour renforcer la légitimité démocratique est un pas vers une stabilité durable.

Cette décision s’inscrit aussi dans une logique de modernisation. L’utilisation de bases de données biométriques pour sécuriser les listes électorales est une avancée majeure. Pour un pays qui lutte pour sa souveraineté dans un monde numérique, cette démarche est la preuve que le Mali ne se contente plus de subir les technologies importées, il les intègre pour répondre à ses propres besoins. 

Une inclusion démocratique inédite

Loin d’être simplement technique, le texte se distingue par son souci d’inclusion. Il garantit l’inscription des citoyens souvent laissés en marge : ceux sans empreintes digitales, sans documents officiels ou vivant en diaspora. Ces dispositions traduisent une ambition essentielle : construire une démocratie qui inclut plutôt qu’elle n’exclut. Un système juste est celui qui considère chaque individu comme essentiel au collectif. Cette décision du gouvernement malien, dans sa précision et son exhaustivité, témoigne de cette volonté de faire du Mali une démocratie inclusive.

La transparence du processus est également mise en avant par un calendrier rigoureux et des mécanismes d’arbitrage clairement définis. Cette précision n’est pas un luxe : elle est une nécessité dans un pays où la méfiance envers les institutions est encore profonde. En alignant ses pratiques sur les principes d’une justice impartiale et prévisible, le Mali trace une voie vers une réconciliation entre les citoyens et l’État. Il faudrait voir là une « politique du possible », où la restauration de la confiance devient le premier pas vers une nation apaisée.

Le pari d’un Mali souverain et réconcilié

Alors que l’année 2025 s’annonce comme celle de tous les enjeux, cette décision du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation incarne une ambition bien plus grande qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas seulement de préparer des élections, mais de réaffirmer la souveraineté du Mali sur son propre destin. Chaque détail, chaque article du texte participe à l’idée d’un État qui, malgré les défis, choisit de se reconstruire sur des bases solides, en s’appuyant sur ses citoyens.

Cette décision est aussi un message pour l’Afrique et au-delà. Dans un contexte où la démocratie est souvent mise à mal par des crises politiques et sociales, le Mali montre qu’il est possible de reconstruire des institutions crédibles et inclusives, même dans les circonstances les plus difficiles. Le Mali, loin de s’abandonner aux fatalités du passé, choisit de se réinventer à travers la résilience, la transparence et l’inclusion.

Cette décision gouvernementale est une déclaration d’intention politique. Une volonté de faire du Mali un pays où chaque citoyen compte, où chaque voix est entendue, et où chaque instant est investi dans la construction d’un avenir commun. Un pari ambitieux, mais nécessaire, pour une démocratie en marche.

Alassane Diarra 


En savoir plus sur Sahel Tribune

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Un petit commentaire nous motivera davantage

A propos

Sahel Tribune est un site indépendant d’informations, d’analyses et d’enquêtes sur les actualités brûlantes du Sahel. Il a été initialement créé en 2020, au Mali, sous le nom Phileingora…

derniers articles

Newsletter

© 2023 Sahel Tribune. Tous droits réservés. Design by Sanawa Corporate

En savoir plus sur Sahel Tribune

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture