Ce lundi 8 septembre 2025, au siège de la DIRPA à Bamako, le Colonel-major Souleymane Dembélé, Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées, a fait face à la presse nationale et internationale. Un rendez-vous désormais mensuel, voulu par les autorités de transition, pour conjurer les rumeurs, rétablir les faits et rappeler, chiffres et terrain à l’appui, que les Forces armées maliennes – et avec elles l’Alliance des États du Sahel (AES) – ne subissent pas la guerre mais la mènent.
Devant une salle comble de journalistes venus des médias publics et privés, le porte-parole de la « grande muette » a d’abord balayé les accusations de « blocus » relayées par certaines sources locales. « Il n’y a pas de siège imposé par les groupes armés terroristes, mais parfois des difficultés passagères dues à la saison des pluies ou à des attaques sporadiques », a-t-il expliqué. Dans un pays au territoire vaste comme deux fois la France, où le relief et les pluies dictent encore les mobilités, l’aveu d’une vulnérabilité passagère se conjugue à l’assurance d’une réponse rapide, coordonnée, ciblée.
Les forces de l’AES « sont en position de force »
Mais le message essentiel est ailleurs. Selon Dembélé, « l’ennemi est en repli stratégique, bousculé par la montée en puissance des FAMa ». Incapables d’affronter directement les forces régulières, les groupes armés n’auraient d’autre choix que de se rabattre sur des cibles « lâches » : convois de citernes, véhicules civils, infrastructures économiques. Objectif : retourner les populations contre Bamako et ses alliés burkinabè et nigériens. Résultat : « les populations ont compris le jeu », insiste l’officier, soulignant que la guerre de l’information, désormais, se joue autant sur le terrain que dans les esprits.
Dans cette bataille, l’arsenal adverse évolue – drones, engins explosifs improvisés, sabotages, kidnappings –, mais la réponse, elle, se veut implacable. Le Colonel-major rappelle que les forces de l’AES « sont en position de force » et que l’interopérabilité, renforcée par les patrouilles conjointes et l’échange de renseignements, permet de reprendre l’initiative.
L’unité nationale, condition sine d’un Mali fort
Enfin, au-delà du champ militaire, Souleymane Dembélé a tenu à rappeler la ligne rouge tracée par le Président de la Transition : la stabilité institutionnelle. Revenant sur la tentative avortée de coup d’État, il a martelé qu’« aucune subversion ne sera tolérée, aucune complaisance accordée ». L’armée, dit-il, restera debout, loyale, disciplinée.
En conclusion, le porte-parole a lancé un appel clair à l’unité nationale, condition sine qua non pour que le Mali, fort de l’appui de ses partenaires sahéliens, consolide les acquis sécuritaires et restaure partout l’autorité de l’État. La transparence de ces points de presse, leur régularité, mais surtout leur ton offensif traduisent la conviction d’une transition qui veut faire de l’information une arme de guerre – et de la confiance entre les FAMa et le peuple malien, le cœur de sa stratégie de victoire.
Chiencoro Diarra
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.