Le cinéma africain perd l’un de ses plus illustres ambassadeurs. Souleymane Cissé, réalisateur malien de renommée internationale, est décédé mercredi 19 février 2025 à Bamako, à l’âge de 84 ans. Lauréat de prestigieuses distinctions, dont deux Étalons d’or de Yennenga et un Prix du Jury à Cannes, il a marqué l’histoire du septième art africain. Engagé jusqu’au bout pour la promotion et la structuration du cinéma sur le continent, il laisse derrière lui un héritage inestimable.
Réalisateur de renom et militant infatigable pour la promotion du cinéma africain, Souleymane Cissé laisse derrière lui un immense héritage cinématographique et institutionnel. Il était, jusqu’à son dernier souffle, président du jury Fiction Long Métrage de la 29ᵉ édition du FESPACO, le plus prestigieux festival du cinéma africain.
Un parcours marqué par des récompenses prestigieuses
Double lauréat de l’Étalon d’or de Yennenga au FESPACO avec Baara (1978) et Finyé (1983), Souleymane Cissé a contribué à faire rayonner le cinéma malien et africain sur la scène internationale. En 1987, il entre dans l’histoire en remportant le Prix du Jury au Festival de Cannes avec Yeelen (La Lumière), un chef-d’œuvre salué pour sa profondeur narrative et son esthétique singulière. Ce film reste à ce jour une référence incontournable du cinéma mondial.
En 2023, le réalisateur a été honoré à Cannes avec un Carrosse d’Or, une distinction décernée lors de la Quinzaine des Cinéastes pour récompenser sa contribution exceptionnelle au septième art. Cet hommage témoigne de son influence et de son engagement pour une cinématographie africaine authentique et indépendante.
Un défenseur inlassable du cinéma africain
Au-delà de ses œuvres cinématographiques, Souleymane Cissé a toujours œuvré pour le développement du cinéma sur le continent. Il a longtemps milité au sein de la Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI) et a joué un rôle majeur dans l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel d’Afrique de l’Ouest (UCECAO), organisation qu’il a contribué à renforcer depuis sa création en 1997.
Son combat ne se limitait pas à la production de films : il militait activement pour la rénovation et la réouverture des salles de cinéma en Afrique, ainsi que pour l’incitation des investisseurs à soutenir le secteur. Il plaidait aussi pour l’organisation d’événements cinématographiques interafricains, permettant ainsi aux jeunes talents d’émerger et de s’exprimer sur la scène internationale.
Un hommage à la hauteur de son parcours
Le FESPACO 2025, qui devait célébrer son engagement en tant que président du jury, rendra un hommage posthume à ce géant du cinéma. Une veillée d’hommage aux cinéastes disparus se tiendra au Ciné Burkina, où son nom sera honoré aux côtés d’autres figures marquantes du cinéma africain.
Avec son décès, l’Afrique perd l’un de ses plus grands cinéastes, un visionnaire qui a su raconter les réalités africaines avec authenticité et poésie. Son héritage demeure, à travers ses films et les combats qu’il a menés, une source d’inspiration pour les générations futures de cinéastes.
Ibrahim K Djitteye
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