Près de six mois après sa nomination à la tête du gouvernement, le Général de Division Abdoulaye Maïga a franchi, ce vendredi 16 mai, un cap politique majeur : la présentation solennelle de son Plan d’Action Gouvernemental (PAG) devant les membres du Conseil National de Transition. Un texte dense, souverainiste à souhait, socialement ambitieux et économiquement volontariste, dans la droite ligne des orientations du président Assimi Goïta.
Sous les dorures du Centre international de conférence de Bamako, c’est un Premier ministre méthodique, précis et sûr de son cap qui a déroulé durant près d’une heure le programme qui portera le Mali jusqu’à la fin de la Transition. Structuré autour des huit axes de la lettre de cadrage du Chef de l’État, le PAG s’articule comme une feuille de route de rupture, balayant large, du front sécuritaire au chantier social, de la relance économique à la bataille énergétique, sans oublier l’indispensable apaisement politique en vue des prochaines élections.
Bâtir « un homme malien nouveau »
En première ligne, sans équivoque : sécurité et défense, socle de tout le reste. recrutement massif de soldats, modernisation des infrastructures, déploiement militaire sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement promet une montée en puissance continue des FAMA, avec hôpitaux militaires, mémoriaux et équipements à la clé. Le gouvernement promet une montée en puissance continue des FAMA, avec hôpitaux militaires, mémoriaux et équipements à la clé.
S’en suivent, comme un chapelet républicain, les autres priorités : réformes institutionnelles, lutte contre la corruption, relance économique, santé, éducation, climat social, diplomatie souveraine et organisation d’élections « crédibles et apaisées ». En écho, la Confédération des États du Sahel, cette alliance naissante avec Ouagadougou et Niamey, s’affiche comme l’axe Bamako-Niamey-Ouagadougou, ultime rempart face au terrorisme et plateforme d’une intégration régionale assumée.
L’État entend aussi muscler sa gouvernance. Réformes institutionnelles, lutte contre l’enrichissement illicite, modernisation des services administratifs par le digital : l’ambition affichée est de bâtir « un homme malien nouveau ». Le gouvernement mise également sur le secteur agricole, en annonçant des équipements pour les paysans et des importations de riz et de graines de coton. Le défi énergétique est aussi à l’agenda, avec une promesse d’une fourniture portée à 19 heures par jour et à une meilleure gestion de l’eau potable.
Le cap est annoncé.
Routes, mines, habitat, jeunesse, emploi, culture : rien n’est laissé au hasard. Des lycées techniques à créer, des bibliothèques virtuelles, une meilleure couverture sanitaire, la modernisation des lieux de culte, la promotion des arts et de la culture – 2025 étant décrétée année culturelle nationale.
La diaspora n’a pas été oubliée, saluée pour les 700 milliards de FCFA rapatriés. Côté politique, Maïga reste prudent : les élections se tiendront, assure-t-il, une fois les conditions sécuritaires et administratives réunies.
Avant de lever la séance, le Premier ministre exhorte ses ministres à « la cohésion et l’unité » : gage d’une réussite collective qu’il soumettra au débat dès le lundi 19 mai.
Bamako attend. Le peuple observe. Le cap est annoncé. Reste à le tenir.
A.D
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.