Instituée en 1997, la présentation du rapport 2022 du Médiateur de la République est devenue une tradition ancrée dans la démocratie malienne. Ce lundi 14 aout 2023, le Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé a honoré cette tradition.
Le président malien de la transition a reçu, lundi 14 aout 2023, le rapport annuel du Médiateur de la République. « Ce rapport expose singulièrement le nombre, la nature, et la diversité des réclamations dont le Médiateur de la République a été saisi par les usagers des services publics de notre pays », a expliqué Mme Sanogo Aminata Mallé, lors de la présentation de son nouveau rapport.
Les « vraies tares qui gangrènent notre administration »
Il ressort de cet exercice qu’au cours de l’année 2022, les services du Médiateur de la République ont accueilli, écouté et orienté 5 230 usagers, contre 3 567 en 2021. Ce qui montre une nette augmentation du nombre d’usagers. Toute chose qui traduit la soif de justice et d’équité des Maliens, à l’aveu du président de la transition qui estime aussi que ces nombreuses réclamations et interpellations font voir les « vraies tares qui gangrènent notre administration ». Les sollicitations ont surtout porté sur des indications par rapport à l’administration compétente et des démarches à suivre pour la prise en charge de certaines préoccupations.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022, les services du Médiateur de la République ont enregistré 268 dossiers de réclamation. Dans le cadre de l’Espace d’interpellation démocratique (E.I.D), 334 dossiers ont été réceptionnés à la date du 30 septembre 2022, a indiqué Mme le Médiateur.
Ce rapport contient également les interpellations adressées au gouvernement dans le cadre de l’Espace d’interpellation démocratique qui se tient le 10 décembre de chaque année, en commémoration à la Déclaration universelle des droits de l’homme. Un espace qui imprime à « notre Peuple, une culture démocratique nationale et impulse de façon significative la politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens », a expliqué le président Goita.
Outre cela, cet espace, institué en 2012, vise également à « informer les opinions publiques nationale et internationale sur l’état des Droits de l’Homme en République du Mali, de contribuer de manière active et pédagogique à la réalisation d’une culture démocratique nationale », a expliqué Mme Sanogo Aminata Mallé, lors du lancement de la 27e session de l’E.I.D, en juin dernier.
Un rapport à quatre parties
Le rapport 2022 s’articule autour de quatre parties essentielles : la gestion des réclamations et des demandes d’interpellations, les autres activités du Médiateur de la République, le rôle de la médiation internationale et le renforcement des capacités des collaborateurs du Médiateur. Enfin, les commentaires et les recommandations du Médiateur de la République.
Selon les précisions de Madame le Médiateur de la République, ces « Commentaires sont émis en vue d’attirer l’attention des plus hautes autorités, sur certaines pratiques néfastes, qui occasionnent des dysfonctionnements dans nos services publics et mettent l’administration en conflit avec ses usagers ».
En plus du recueil des réclamations et des interpellations, le Médiateur de la République joue un rôle d’appui-conseil auprès des autorités. Il formule non seulement des commentaires sur certains dysfonctionnements, mais aussi fait des propositions et des suggestions.
Au cours de l’année écoulée, le Médiateur a formulé des commentaires sur trois problématiques majeures : l’inexécution des décisions de justice, la problématique du paiement des salaires et des cotisations sociales, la moralisation des procédures de passation et d’exécution des marchés publics.
Améliorer la gouvernance dans le service public
Durant la période en revue, le Médiateur a émis 4 recommandations : la gestion de la carrière des agents des collectivités territoriales et la gouvernance locale, la bonne distribution de la justice et la bonne gouvernance, les difficultés liées à l’exécution des contrats et marchés publics, la protection sociale. « Les recommandations contenues dans ce rapport participent de la bonne gouvernance qui doit être instaurée dans toutes les sphères d’activités de notre pays », a rassuré Madame le médiateur. Une bonne gouvernance qui conditionne la refondation de l’État en cours au Mali.
Le président de la transition a souligné l’importance de cette cérémonie pour la refondation de l’État. « Les analyses du présent Rapport révèlent les dysfonctionnements de notre Administration dans la gestion quotidienne et sonnent l’alerte, afin d’en corriger les insuffisances et les dérives », a expliqué le chef de l’État.
Le président de la transition a toutefois rassuré que les observations et les recommandations pertinentes énoncées « dans le présent Rapport seront prises en charge, notamment dans le maillage de l’action gouvernementale et en donnant une grande importance au contrôle plus accru tant au niveau des structures que des personnes ». Selon ses précisions, les réformes politiques et institutionnelles envisagées dans la Constitution, promulguée le 22 juillet 2023, permettront « d’améliorer la gouvernance dans le service public pour répondre au Mali Kura de nos vœux ».
Chiencoro Diarra
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