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Mali : le lac Faguibine englouti, les habitations menacées, l’exode rurale

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Au nord du Mali, le lac Faguibine et les communes le bordant souffrent des effets du changement climatique.  La situation étant alarmante, le Comité international de la Croix-Rouge  dresse des pistes de solution.

« Situé au nord du Mali, à 80 kilomètres de Tombouctou, le lac Faguibine a commencé à s’assécher dans les années 1970 suite à de longs épisodes de sécheresse, de plus en plus dévastateurs », rappelle le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans un communiqué du 29 septembre 2021. Le communiqué indique que de vastes étendues d’eau et de terres cultivables ont fait place à des dunes de sable. La durée de la saison pluvieuse a également diminué et la température approche les 50 degrés.

Des conséquences visibles

Cette situation climatique frappe durement les six communes qui entourent le Faguibine : « Le retrait des eaux a provoqué l’arrêt de la pêche et la chute des activités pastorales et agricoles. Le sable avale les habitations des villages de Bilal Bancor, Bintagoungou et Mbouna ». Comme conséquence de ce phénomène climatique, l’augmentation des disputes entre agriculteurs et éleveurs. « Entre éleveurs et agriculteurs, il n’y a pas un jour sans conflit. Parce que l’espace est petit, tout le monde veut l’exploiter. C’est la raison des tensions », rapporte Mahamadou Ousmane, cultivateur. Pourtant, l’érosion et l’assèchement des sols sont entretenus par la coupe abusive des « derniers arbres », précise le communiqué.

Aussi faut-il souligner que ces effets du changement climatique dans la zone aggravent la pauvreté et pousse les jeunes à partir ailleurs. « Aujourd’hui, la sécurité alimentaire et la survie économique des villages riverains est en jeu », souligne-t-on. Selon Moussa Mahamadou Touré, dont le fils s’est installé à Bamako, « le village fonctionne grâce à ses braves enfants qui sont partis en exode. 50 à 60 pour cent de nos populations sont partis. »

Le CICR rapporte ces propos du fils de M. Touré, qui confirment : « Je suis venu à Bamako parce que nos parents vivaient avant de l’agriculture. Mais nous, on a trouvé la sécheresse pendant notre enfance. Nous qui sommes là [à Bamako], nous divisons ce qu’on trouve entre nous et la famille qui est au nord. »

Rapprocher l’action climatique

Pourtant, cette région du lac exportait du bois, des animaux, du poisson et des céréales vers les autres régions du Mali, ainsi que vers l’Algérie, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire voisines. En contrepartie, elle se fournissait en pièces détachées, électroménager, motos, textiles, rappelle le CICR.

Selon Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique : « Le changement climatique frappe les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Les agriculteurs et autres communautés sont malheureusement incapables de faire face au changement climatique ». A en croire ses propos, « À la COP26, nous appelons les dirigeants mondiaux à prendre des mesures concrètes, un engagement concret, pour rapprocher l’action climatique au plus près de ceux qui souffrent en silence ».

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit une augmentation moyenne de la température de 3,3 °C d’ici l’an 2100, en Afrique de l’Ouest, et 4,7 °C dans la moitié nord du Mali.

Chiencoro


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