Les vents de la démocratie semblent souffler à nouveau au Mali, alors que le pays s’apprête à dévoiler un nouveau calendrier électoral. Initialement prévue pour février 2024, l’élection présidentielle a été repoussée en janvier 2024 en raison de multiples anomalies. Ce report a soulevé de nombreuses questions et spéculations, mais il semblerait que le moment tant attendu approche à grands pas.
Les 15 et 16 juillet 2024, après la levée de la suspension des activités des partis et associations politiques, l’Autorité indépendante de Gestion des Élections (AIGE) a pris l’initiative de convoquer des concertations avec les partis politiques et la société civile. Ces rencontres d’échange laissent entrevoir la promesse d’élections libres, transparentes et crédibles. Un signe d’espoir pour une nation en quête de stabilité et de progrès.
Le Mali est à un carrefour
Cependant, dans cette atmosphère d’attente, tous les regards se tournent vers une figure centrale : le Colonel Assimi Goïta, président de la transition. Sa candidature est ardemment sollicitée par une bonne partie du peuple malien, qui voit en lui un leader capable de mener le pays vers un avenir meilleur. Pourtant, le flou persiste. Assimi Goïta, malgré les appels à sa candidature, pourrait se heurter à des obstacles législatifs qu’il semble peu enclin à franchir.
L’ambiguïté de la situation laisse place à de nombreuses spéculations. Assimi Goïta, qui a jusqu’ici œuvré pour le bien-être du peuple malien, sera-t-il prêt à défier ces obstacles juridiques pour répondre à l’appel de son peuple ? Ou choisira-t-il de respecter les textes, laissant ainsi la porte ouverte à d’autres candidats potentiels ?
Les prochaines échéances électorales au Mali sont donc empreintes d’incertitudes. Les manœuvres politiques, les attentes du peuple, et les défis législatifs se mêlent dans une danse complexe et imprévisible. Une chose est certaine : le Mali se trouve à un carrefour décisif de son histoire, et le chemin qu’il choisira de prendre aura des répercussions profondes sur son avenir.
Goïta a su captiver une large frange de la population
Le monde entier observe attentivement, espérant que le Mali puisse surmonter ces défis et émerger plus fort, avec des institutions démocratiques renforcées et une vision claire pour l’avenir. Les prochains mois seront cruciaux, et chaque décision prise résonnera longtemps dans l’histoire du pays.
Mais pourquoi donc cette insistance à voir Assimi Goïta se porter candidat ? D’aucuns estiment que l’homme fort de Bamako, par ses actions, a su redonner confiance à une population longtemps désabusée par les précédentes administrations. En redressant l’armée, en luttant contre la corruption et en défendant la souveraineté nationale, Goïta a su captiver une large frange de la population. Cependant, cette popularité pourrait-elle suffire à balayer les obstacles législatifs qui se dressent devant lui ?
Légalement, il est crucial de respecter les textes qui régissent les élections. Une dérogation en faveur de Goïta pourrait être perçue comme une entorse à la démocratie et ternir l’image de la transition. Mais d’un autre côté, ignorer l’appel du peuple pourrait également avoir des conséquences désastreuses. Ce dilemme met en lumière la complexité des enjeux politiques au Mali, où la volonté populaire doit se conjuguer avec les impératifs législatifs.
Une campagne électorale équitable, des débats publics éclairés, et une surveillance rigoureuse
Au-delà des manœuvres politiques, c’est l’avenir de la démocratie malienne qui est en jeu. Une démocratie encore fragile, marquée par des coups d’État et des transitions tumultueuses. La publication du nouveau calendrier électoral sera une étape cruciale pour la consolidation de cette démocratie. Elle permettra de mesurer la capacité du Mali à organiser des élections libres et transparentes, à même de refléter la volonté du peuple.
En attendant, les acteurs politiques et la société civile doivent travailler ensemble pour garantir un processus électoral inclusif et apaisé. Les concertations initiées par l’AIGE sont un pas dans la bonne direction. Elles montrent une volonté de dialogue et de transparence, essentielle pour instaurer la confiance. Mais cette volonté doit se traduire par des actes concrets : une campagne électorale équitable, des débats publics éclairés, et une surveillance rigoureuse du processus électoral.
Le Mali est à la croisée des chemins. La publication d’un nouveau calendrier électoral est attendue avec impatience, mais elle ne sera que le début d’un long parcours vers la stabilité et la démocratie. Le Colonel Assimi Goïta, par ses décisions, pourrait bien être l’élément déterminant de cette transition. Sa candidature, ou son refus de se présenter, marquera un tournant décisif dans l’histoire politique du Mali. Le peuple malien, quant à lui, doit se préparer à jouer un rôle actif dans ce processus, car c’est de son engagement que dépendra l’avenir du pays.
Oumarou Fomba
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