Près d’un mois après le début officiel du stage d’initiation, les élèves-maitres des Centre d’animation pédagogique (CAP) de Kayes et de Kati sont toujours en attente.
Pour non-paiement de leurs arriérés d’heures supplémentaires d’encadrement des élèves-maitres des Instituts de Formation de Maitres (IFM), des syndicats de l’enseignement fondamental et de l’enseignement normal de Kayes et de Kati refusent d’encadrer les élèves-maitres en phase d’initiation. Il s’agit des élèves-maitres de la 3e année (niveau DEF) et de la 1ère année (niveau BAC), qui doivent bénéficier de trois mois de stage dans les écoles fondamentales des CAP respectifs.
Dans une correspondance datée du 13 avril 2022, adressée au Gouverneur de la région de Kayes, les syndicalistes enseignants de Kayes ont indiqué leur refus de recevoir ces futurs enseignants au titre de l’année scolaire 2021-2022. Ils réclament le paiement intégral des arriérés de deux années consécutives d’encadrement des stagiaires, au titre des années scolaires 2018-2019 et 2020-2021.
« Nous, syndicats de l’Enseignement Fondamental et de l’Enseignement Normal de la région de Kayes (SYNEB, SYNEFCT, SYLDEF, CSIFM-K), venons par la présente vous informer de notre refus d’encadrer les élèves-maitres en phase d’initiation au titre de l’année scolaire 2021-2022 tant que les arriérés des heures supplémentaires d’enseignement des stagiaires au titre des années scolaires 2018-2019 et 2020-2021 ne sont pas payés », revendiquent les enseignants dans leur correspondance adressée au Gouverneur de la région, datée du 13 avril dernier.
Au-delà de Kayes, faut-il signaler que les syndicats du CAP de Kati ont également fait des annonces en avril dernier, évoquant les mêmes revendications. Dans leurs déclarations, ces syndicalistes exigent tous le paiement intégral des heures supplémentaires des enseignants des IFM. C’est-à-dire de ceux qui accueillent les élèves-maitres stagiaires de la 3ème année niveau DEF et de la 1ère année niveau BAC dans les écoles fondamentales ainsi que les conseillers pédagogiques qui participent à leur suivi.
Période exceptionnelle
« Nous en sommes à deux, voire trois ans et il n’y a toujours pas de décision disant que les gens ont effectué des heures supplémentaires », déplore Samba Keita, Secrétaire général du syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire de Kati, dans un article du Journal du Mali, publié le 4 avril dernier. L’année dernière, ayant été jugée comme une « période exceptionnelle », avec la Covid-19, les enseignants ont « continué à travailler », rappelle-t-il. Mais, précise-t-il au Journal du Mali, « cette année, on a décidé d’arrêter l’encadrement et le suivi de ces stagiaires ».
En effet, les élèves-maitres de la 3e année (niveau DEF) et ceux de la 1ère année (niveau Bac) doivent bénéficier, avant les examens, d’un stage (initiation) de trois mois. Ce stage leur permet, ceux qui passeront à leurs examens de passage, d’être initiés aux techniques d’enseignement avant un autre stage, appelé stage de (responsabilité) où ils tiendront les classes pendant neuf mois.
Ainsi, ces enseignants en miniatures doivent impérativement bénéficier de cette formation, afin de pouvoir enseigner de façon convenable pendant la durée du stage de responsabilité où, dans la plupart des cas, certains se retrouvent dans des écoles où il n’y a pas de titulaires dans la matière qu’ils enseignent.
Bakary Fomba
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