Aujourd’hui, dans le paysage politique sénégalais, une annonce a suscité des réactions mitigées, voire même des grimaces perplexe. Macky Sall, le chef de l’État, a dévoilé au cœur d’une crise politique tendue un projet de loi d’amnistie générale pour les troubles survenus depuis 2021. On aurait pu s’attendre à un discours de fermeté, à des mesures de conciliation concertées et à un appel à l’apaisement, mais voilà qu’au lieu de cela, c’est une amnistie générale qui est proposée.
Dans un pays où les manifestations politiques sont devenues monnaie courante, où les voix du peuple s’élèvent pour être entendues, cette annonce semble être un parfum de déception. Car au lieu de s’atteler à résoudre les problèmes de fond qui ont engendré ces troubles, le gouvernement opte pour une solution de facilité : l’amnistie.
Certes, la réconciliation nationale est un objectif noble. Mais peut-on vraiment tourner la page sans comprendre les leçons du passé ? Peut-on simplement effacer les actes de violence, les injustices et les frustrations accumulées au fil des années d’agitation politique ?
Le projet de loi d’amnistie générale soulève des questions légitimes : est-ce une manière de balayer sous le tapis les responsabilités des uns et des autres ? Est-ce une façon de dire que la loi ne s’applique pas à tous de la même manière ? Et surtout, est-ce une réelle avancée vers la réconciliation, ou simplement un écran de fumée pour dissimuler les vrais problèmes ?
Une loi d’amnistie générale avec un goût amer dans la bouche
Dans un pays où la démocratie est censée être un pilier fondamental, où le respect de l’État de droit devrait primer, cette annonce jette un voile d’incertitude sur l’avenir. Car si la réconciliation est un objectif louable, elle ne peut se faire au détriment de la justice et de la vérité.
Alors que les concertations se poursuivent pour trouver un accord sur la date de la présidentielle, il est plus que jamais essentiel de garder à l’esprit les principes fondamentaux qui ont guidé la lutte pour la démocratie au Sénégal. Car la réconciliation ne peut être véritable que si elle est basée sur la transparence, la responsabilité et le respect des droits de l’homme.
Cette annonce du projet de loi d’amnistie générale laisse un goût amer dans la bouche. Elle soulève des interrogations légitimes et appelle à une réflexion approfondie sur les véritables enjeux de la réconciliation nationale. Car au-delà des mots, ce sont les actes qui détermineront si le Sénégal est vraiment sur la voie de la réconciliation ou simplement en train de se perdre dans un dédale d’ambiguïtés politiques.
Oumarou Fomba
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