La dignité d’une personne se trouve dans l’exercice d’un emploi le permettant de ne pas dépendre de quelqu’un et de subvenir à ses principaux besoins. C’est pourquoi la quête d’emploi est de plus en plus le souci permanent des hommes, surtout des jeunes. Cette quête est valable sous tous les cieux. Préoccupées par cette situation, les autorités maliennes viennent de publier les efforts qu’elles ont consentis pour la création d’emplois.
C’était à la faveur de la session du conseil des ministres du mercredi 10 septembre 2025. D’après le communiqué qui en est ressorti, le ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a informé le Conseil des ministres des créations et des pertes d’emplois enregistrées en 2024 et au premier semestre 2025. « Conformément à sa mission de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion des données statistiques sur le marché du travail, l’Observatoire national de l’Emploi et de la Formation réalise un suivi trimestriel des créations d’emplois effectuées par le secteur public et le secteur privé. » peut-on lire dans le communiqué.
Ainsi, les données recueillies font ressortir que le secteur public et le secteur privé ont créé respectivement 32 019 et 32 292 emplois courant l’année 2024 ; 25 939 et 14 962 emplois au 1er semestre 2025. En récapitulant, il s’agit de 64 311 créés en 2024 (12 mois) et, 40 901 dans le premier semestre de l’année 2025. Ce qui fait un total de 105 212 emplois créés en dix-huit (18) mois. Cette performance peut sembler invraisemblable. Mais en prenant connaissance des normes internationales de qualification en emploi de telle ou telle activité, l’on peut comprendre.
Qu’appelle-t-on un emploi ?
Selon le BIT (Bureau International du Travail) qui assure le secrétariat permanent de l’organisation internationale du travail (OIT), pour être considéré comme chômeur, il faut remplir simultanément trois conditions : ne pas avoir travaillé, même pas une seule heure, durant la semaine de référence ; être disponible pour commencer un emploi dans un délai court (généralement deux semaines) ; avoir activement cherché un emploi au cours des quatre dernières semaines (candidatures, consultations d’annonces, démarches concrètes, etc.)
En plus, quand un enquêteur sur le chômage se présente chez quelqu’un, il lui pose la question suivante : « Au cours des 7 derniers jours, avez-vous travaillé ? Ne serait-ce qu’une seule heure, en échange d’une rémunération ? » Dès que l’enquêté répond par l’affirmative, il n’est plus considéré comme un chômeur. En appliquant cette norme et les critères du BIT, le taux de chômage est, selon le ministre de l’Économie et des Finances, passé de 6,5 % en 2022 à 3,5 % en 2024 alors que le taux moyen dans la sous-région ouest-africaine est de 6,5 %. Ce taux pourrait même être plus bas si l’on prend en considération les nombreux emplois informels. À titre d’exemple, l’introduction récente des moto-taxis ainsi que la pratique de l’orpaillage traditionnel ont créé des milliers d’emplois informels.
Des milliers d’emplois formels en cours
En plus de ces emplois déjà acquis, on peut dire qu’il y a beaucoup d’emplois qui sont sur le point d’être pourvus tant dans le secteur public que dans le privé. Dans le secteur public, on peut citer, entre autres, le vaste programme de recrutement dans les rangs des forces de sécurité. En effet, un communiqué daté du 12 juin 2025 annonce le recrutement de 2000 policiers et de 1000 agents de la protection civile (sapeurs-pompiers). En sus, plusieurs concours de recrutement dans le secteur public sont en cours tels que pour ceux des auditeurs de justice de l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif.
Dans le secteur privé, on peut évoquer, entre autres, le cas de la compagnie minière B2GOLD qui a annoncé la création prochaine de 2000 emplois. Cette annonce a été faite à l’issue d’une audience que le Premier ministre avait accordée, le 23 juillet 2025, au vice-président de B2GOLD, Bill Lytle. Auparavant, à l’occasion du lancement officiel de la construction de la raffinerie d’or, il a été dit que cette structure créera 500 emplois directs et 2000 emplois indirects.
Cependant, il faut noter que parallèlement à la création d’emplois, l’observatoire national de l’emploi a recensé des milliers de pertes d’emploi sur la même période. Les pertes enregistrées s’élèvent à 3 619 emplois pour 2024 et 2 037 emplois pour le 1er semestre 2025.
Sidi Modibo Coulibaly
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