Monsieur le Président, il vous faut sortir de votre silence et prendre des mesures plus draconiennes, plus rigoureuses, plus contraignantes dans le but de rompre la chaîne des attaques terroristes. Autrement, la propagation de la violence dans nos régions nous impose l’hécatombe.
Nous sommes au 12 mars 2021, plus d’une centaine de morts (civils et militaires) : c’est déjà trop ! Ce chiffre est révélateur de l’hécatombe que ces différentes attaques terroristes font subir à la population malienne.
Aujourd’hui, ce n’est pas votre pouvoir qui fait face à de grands défis terroristes. C’est la Nation entière qui est menacée dans son existence d’autant plus que nous sommes un pays économiquement très fragile.
Le vent des attaques terroristes se propage à un rythme inquiétant, car les attaques ne font que s’augmenter chaque jour que Dieu fait.
Il y a lieu de se rendre à l’évidence, Monsieur le Président, nos militaires ne pourront jamais relever le défi si jamais ils font des pauvres citoyens lambdas leurs ennemis. C’est pourquoi je pense, Excellence Monsieur le Président, que les citoyens doivent collaborer avec les militaires et vice versa, surtout dans les régions sous le viseur des terroristes.
Nous devrions être conscients du risque de la montée en puissance du terrorisme dans notre pays et vous devriez assumer vos responsabilités de premier citoyen, garant de la vie des Maliens. Je voudrais dire qu’il faut que nous rompions la chaîne de la négociation avec les terroristes. Car négocier avec des hommes qui n’ont aucun respect pour la dignité humaine est une décadence.
Monsieur le Président, je suis de ceux qui pensent qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Du reste, nous n’avons pas assez de moyens pour guérir, mais j’estime que nous pouvons prendre toutes les précautions nécessaires pour prévenir.
Je viens donc vers vous, par le biais de cette lettre ouverte, pour vous témoigner mes encouragements et tous mes soutiens en cette période où le pays est confronté à maints problèmes : sanitaire, éducatif, sécuritaire et économique.
Monsieur le Président, je n’ai pas l’habitude de m’adresser à votre Excellence. Si je le fais aujourd’hui, cela s’explique par le fait que je suis un citoyen ordinaire comme tous les autres. Je suis de ceux qui critiquent, de ceux qui parlent, de ceux qui pensent que vous n’êtes plus à la hauteur de cette grande mission républicaine que le peuple vous a confiée le 25/09/2020.
Mais, je ne suis point un oiseau de mauvais augure. Je ne suis pas ces citoyens qui ne savent que voir le mal et qui pensent qu’ils sont les seuls qui peuvent faire avancer le pays.
Face à cette situation plus que difficile que vit désormais notre pays, il y’a lieu de taire nos divergences et d’opposer une farouche résistance patriotique à cette montée en puissance du terrorisme qui veut nous ôter tout espoir de vivre, donc tout espoir de développement.
Monsieur le Président, ce sont les dures épreuves qui font les grands hommes. Je reste convaincu que ma lettre parviendra à votre Excellence, par la magie des réseaux sociaux, depuis votre palais qui filtre les gens selon leur appartenance politique et non pas selon leur grandeur d’âme. Et c’est certainement pour cela que je me garde d’y mettre les pieds, car mon âme répugne cette façon de sélectionner vos visiteurs, vos amis. Je me permets aussi de croire que ma lettre trouvera en vous une oreille attentive et patriotique.
Je termine donc, Monsieur le Président, en vous témoignant tous mes encouragements et en vous demandant plus d’engagements, plus de détermination et plus de patriotisme pour sauver le Mali et les Maliens de ces attaques barbares qui pèsent comme une épée de Damoclès sur nos têtes fragiles.
Tidiani Bakary Guindo, auditeur en Master 2 au département de philosophie de Bamako
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