En ce début d’hivernage dans la capitale malienne, force est de constater que les voies publiques, les caniveaux, certaines rues bondées d’immondices obstruent les passages et polluent gravement l’air. Pourtant, les autorités ont toujours mené des campagnes de sensibilisation, qui, semble-t-il, ont montré leurs limites.
Cette année, en prélude à l’hivernage et dans le but d’éviter des inondations comme celles de l’année dernière, le gouvernement a entrepris des travaux dans divers endroits de la capitale. Ainsi, il a mobilisé 2,66 milliards FCFA pour la construction de nouveaux ouvrages, le nettoyage de centaines de mètres linéaires de collecteurs et de caniveaux (131 073 mètres linéaires de collecteurs et 235 365 mètres linéaires de caniveaux).
L’objectif de ces travaux est de permettre aux eaux de pluie d’être drainées vers leur destination naturelle. En plus de ces travaux, il mène de vastes campagnes de sensibilisation des populations afin qu’elles changent de comportements dans la gestion des déchets ménagers. Les chefs de quartiers et les légitimités traditionnelles, semble-t-il, ont été mis à profit pour cela. Malgré ces énormes efforts, il est déplorable de constater que les populations n’ont pas, du tout, changé de comportements. Il est loisible de constater, à plusieurs endroits de la ville, qu’elles continuent de verser les ordures ménagères dans les caniveaux, collecteurs et même dans les rues. Deux exemples illustrent parfaitement ce constat.
En commune I
A l’Est de la capitale se situe la commune I du district de Bamako. Elle est traversée par la route nationale qui va à Koulikoro, une route qui est actuellement en chantier. Les pluies torrentielles de fin avril et début mai 2025 ont causé des inondations sur cette route, particulièrement au niveau du pont qui sépare les quartiers de Korofina -Nord et Djelibougou.
Les constructions riveraines ont été envahies par les eaux ainsi que des stations-service de carburant. Les eaux ont débordé la route en envahissant les rues telles que celle dite de Sada Diallo. Les véhicules arrêtés dans cette rue ont été immergés d’eau jusqu’au niveau des pare-brise. Il en a été de même pour les murs de clôture des habitations.
La raison principale de ces inondations est que le collecteur qui passe sous le pont séparant les deux quartiers était envahi de déchets. Par ailleurs, à l’intérieur du quartier de Doumanzana, la nouvelle route goudronnée subit, elle aussi, l’incivisme des populations. C’est une grande rue qui a été récemment goudronnée et qui va dans le quartier voisin de Nafadji. Sur cet axe, les beaux caniveaux situés de part et d’autre de la route sont devenus des dépotoirs de déchets ménagers. Qu’il pleuve ou pas, beaucoup de riverains, comme les vendeurs, ainsi que des passagers y déversent quotidiennement des déchets. Et quand, il pleut, c’est au tour de beaucoup d’habitants d’y déverser leurs ordures au motif que les eaux vont les drainer pour les amener ailleurs. Mais où ? Aucun d’entre eux ne pourrait répondre à cette question.
En commune IV
Le même scénario a été observé à l’ouest de la ville, précisément sur la route nationale qui mène en Guinée Conakry. À partir du domicile du siège de EUCAP-SAHEL jusqu’au niveau du marché de Sebenicoro, c’était aussi l’inondation totale. La route a été submergée d’eaux. Des eaux qui ont finalement pris la direction des rues menant à l’intérieur du quartier.
Si au niveau du pont de Woyowoyanko qui sépare les quartiers de Djicoroni-Para et Sebenicoro, il n’y avait pas assez de déchets, il est malheureux de constater qu’au niveau de l’ancien poste de sécurité situé en face du commissariat de police du quartier en est pour beaucoup dans cette inondation. Le poste est un lieu animé comme une gare routière. On y trouve toute sorte de vendeurs qui versent directement leurs déchets dans les caniveaux. Gare à celui qui ose leur reprocher cela.
Les caniveaux sont totalement bouchés. Un peu en hauteur du poste vers le nord se trouve un espace vide servant de dépôt non officiel d’ordures pour les riverains. Et quand, il pleut, ces déchets sont drainés vers les caniveaux déjà remplis d’immondices.
Ces deux cas concrets suffisent à démontrer que le changement de comportements tant recherché par les autorités n’est pas pour demain. Alors, il faudrait envisager d’autres mesures sévères pour contraindre les populations à prendre soin de leur propre environnement. Il y va de leur sécurité.
SMC
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