Le 16 avril 2024, le Fonds monétaire international (FMI) a présenté un rapport détaillant la résilience de l’économie mondiale malgré des défis substantiels tels que des crises alimentaires et énergétiques. Selon ses analyses, bien que la croissance mondiale soit stable et que l’inflation diminue, des mesures décisives restent nécessaires pour maintenir la trajectoire de récupération.
L’économie mondiale continue de démontrer une résilience remarquable malgré les multiples défis tels que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement post-pandémie et les crises énergétiques et alimentaires dues à des tensions géopolitiques, selon un nouveau rapport publié le 16 avril 2024 par le FMI. Selon le rapport, bien que la croissance mondiale ait été ralentie à 2,3 % à la fin de 2022, elle devrait se stabiliser autour de 3,2 % dans les années à venir, tandis que l’inflation devrait baisser de manière significative.
Les disparités économiques
« La résilience de la croissance et la rapidité de la désinflation s’expliquent par l’évolution favorable de l’offre« , explique Gourinchas, soulignant les améliorations notables dans la disponibilité des ressources énergétiques et le rebond de l’offre de main-d’œuvre aidée par une forte immigration dans les pays développés. Toutefois, il reste prudent, ajoutant que « le mouvement de retour de l’inflation à son niveau cible semble s’être interrompu depuis le début de l’année, ce qui est quelque peu préoccupant« .
Les politiques monétaires jouent un rôle clé dans la stabilisation de l’économie mondiale. « Les mesures prises sur le plan de la politique monétaire ont contribué à ancrer les anticipations d’inflation« , note le rapport, même si le FMI met en garde contre une efficacité moindre due à la popularité croissante des prêts hypothécaires à taux fixe.
Le rapport insiste sur les disparités économiques entre les pays, avec une reprise plus rapide dans des économies comme celle des États-Unis, qui a déjà surpassé les niveaux d’activité économique prépandémique. En contraste, les pays en développement à faible revenu peinent à surmonter les séquelles de la pandémie. « Les séquelles seront plus profondes pour les pays en développement à faible revenu« , déclare le FMI, suggérant une approche plus nuancée pour ces économies.
Des politiques adaptatives et réactives
Le FMI appelle à une action politique coordonnée pour préserver la résilience économique. « Nous aurons besoin de l’action politique des gouvernements, de financements de banques multilatérales de développement et d’investissements du secteur privé », dit-il. Ce plaidoyer est soutenu par des recommandations précises sur la nécessité de renforcer les finances publiques et de revitaliser les perspectives de croissance économique par des réformes structurelles et des investissements en capital humain.
Les risques d’une nouvelle inflation, stimulée par les tensions géopolitiques et les variations des prix de l’énergie, ainsi que la persistance de l’inflation des services sont des préoccupations majeures qui nécessitent une vigilance continue. « Les prix du pétrole augmentent depuis peu… et l’inflation des services reste obstinément élevée« , prévient-il, suggérant que les politiques devront être adaptatives et réactives.
Dans un monde où les chocs économiques et les crises se succèdent rapidement, l’importance d’une politique économique souple mais prudente n’a jamais été aussi critique. L’approche recommandée par Gourinchas n’est pas seulement une réponse aux défis actuels, mais une stratégie proactive pour sécuriser la stabilité économique future. Son appel à l’action reflète un consensus croissant parmi les économistes que sans interventions judicieuses, la récupération post-pandémique pourrait encore donner lieu à des périodes d’incertitude économique significative.
Oumarou Fomba
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