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Le SAM et le SYLIMA recadrent la CEDEAO

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Le SAM et le SYLIMA apportent un démenti au communiqué final de la délégation de la CEDEAO qui était au Mali depuis le 15 juillet 2020.

En voulant résoudre la crise sociopolitique malienne, la CEDEAO semble resserrer l’étau autour du président IBK, doit-on penser. En effet, dans la déclaration finale de la délégation de l’organisation ouest-africaine on peut lire : « La Mission de Médiation se félicite de I’adhésion de toutes les délégations rencontrées aux mesures proposées à l’exception du Comité Stratégique du M5-RFP ».
Ces propos ont surpris le Syndicat Autonome de la Magistrature (S.A.M) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) qui sont vite sortis pour mettre les points sur les « i ».
Dans un communiqué conjoint, ce dimanche 19 juillet 2020, ces syndicats ont apporté « un démenti à ce communiqué » qu’ils estiment n’engageant « que ses auteurs ».
Le SAM et le SYLIMA se saisissent de ce redressement pour apporter des précisions de taille. Dans le communiqué signé par le vice-président du SAM, Bourama Kariba KONATE ; et celui du SYLIMA, Brehima Bilali TAMBOURA, les magistrats reviennent sur leur rencontre avec la délégation de la CEDEAO le 17 juillet dernier. À cette occasion, le SAM et le SYLIMA indiquent avoir fait comprendre à la délégation « l’inconstitutionnalité » de ses « propositions en ce qui concerne le remembrement de la Cour Constitutionnelle ».
Outre cela, le SAM et le SYLIMA indique avoir « rejeté toutes soumissions des choix du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) à la classe politique ». Ce n’est pas tout, ces deux syndicats de la magistrature apportent beaucoup d’éclairages sur leur rencontre avec cette mission de conciliation de la CEDEAO.
Dans leur communiqué conjoint, le SAM et le SYLIMA fait le compte rendu de toute leur rencontre avec cette délégation qui a quitté le Mali ce dimanche. L’atmosphère délétère qui règne entre le corps de la magistrature et le chef de l’Etat en raison de certains propos de ce dernier, lors de son adresse à la nation du 9 juillet 2020.
Dans cette déclaration télévisée, le président de la République a laissé entendre dans sa quatrième idée-force : « veiller à une saine distribution de la justice. Et cela dans toutes les juridictions et à tous les échelons administratifs du pays. Nous savons que ce pays crie depuis longtemps sa soif de justice.
Nous savons que la paix est précaire et volatile sans la justice. Et nous savons hélas que l’engouement des populations pour la justice expéditive des pseudo-djihadistes s’explique par le rejet de la justice d’Etat avec les tares qui lui sont connues dont la corruption et la durée des procédures. Cela devra donc recevoir les réponses appropriées. » Cette annonce n’a pas reçu l’appréciation des magistrats.
Le dysfonctionnement du CSM, les difficultés d’application de la Loi d’orientation et de programmation de la justice, etc., ont été également abordés au cours des discussions, rapporte-t-on. Des problèmes dont les magistrats tiennent pour responsable le chef de l’Etat.
Rappelons qu’avant leur départ ce dimanche 19 juillet 2020, la mission de la CEDEAO a tenu un point de presse à l’hôtel Salam. Après cela, elle a publié un communiqué final dans lequel elle fait voir sa position quant à la revendication du M5-RFP : le départ d’IBK. « Aucune forme de changement non constitutionnel d’accession au pouvoir ne sera acceptée par la CEDEAO. » Dans ce communiqué final, cette organisation ouest-africaine à invite à mettre en place un gouvernement d’union nationale avant le 31 juillet 2020. Un gouvernement qui sera constitué par 50% des membres de la coalition au pouvoir, de 30% des membres de l’opposition et
de 20% des membres de la société civile.
Cette proposition va-t-elle recevoir l’adhésion du M5 ? Nous savons quand même que ce mouvement hétéroclite ne veut plus rien entendre en dehors de la démission du chef de l’Etat.
Oumarou


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