À travers son ouvrage « Le défi d’une nouvelle renaissance », Fousseyni Koïta explore les voies d’une Afrique souveraine. Il dénonce l’héritage colonial et propose une refondation axée sur l’éducation et la valorisation des cultures endogènes.
Le « défi d’une nouvelle renaissance » est le tout nouvel ouvrage du philosophe malien, Fousseyni Koïta, publié en octobre 2024 chez Agau éditions. C’est un ouvrage traitant l’actualité africaine dans un monde en pleine mutation et où l’ordre mondial change de paradigme. L’objectif est de professer une philosophie de développement de l’Afrique : donc la recherche d’un intégral développement de l’Afrique. C’est pourquoi Dr Siaka Koné, n’hésite pas à écrire dans la préface que « Le développement intégral est requis comme une adéquation entre les aspects pratiques, économiques, sociaux et technico-scientifiques qui sont les vrais défis à relever en toute urgence.» (p.15)
Pourquoi le défi d’une nouvelle renaissance ?
Koïta part du constat d’une « souveraineté avortée » (p.18) après les pères des indépendances en Afrique, notamment Modibo Keita, Thomas Sankara, Sékou Touré, Kwamé Nkrumah. Cela s’explique par l’implémentation d’un système d’assujettissement par les colonisateurs au point où l’instauration d’un complexe d’infériorité est devenue la nature de l’Africain. Aujourd’hui, le terrorisme sur le continent africain est une des conséquences logiques du système de « l’ancien maître ». C’est ce qui explique « l’expansion du terrorisme et du fanatisme religieux (Mali, Burkina Faso..) » (p.37). Et cela passe par le biais de l’ingérence à telle enseigne que l’Afrique devient un champ gratuit pour les autres. D’ailleurs, « Le colonel Abdoulaye Maiga (Premier ministre p. i, chef de gouvernement du Mali), à l’occasion du débat général de la 77e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2022, met à nu cette ingérence des autorités françaises dans la politique malienne et africaine. » (p.41) Pour Koïta, l’espace mental de l’Africain a été violé depuis fort longtemps. Les racines de ce viol sont tellement bien implantées qu’il faut nécessairement et urgemment les déraciner pour sauver l’Afrique : d’où la nécessité d’une nouvelle renaissance.
Des pistes à suivre
Le visage du prédateur ne va jamais changer vis-à-vis de « la proie ». Ce n’est pas en parlant du mal sans entreprendre des actions que le mal se dissipera. Il faut donc des sacrifices, un système de déconstruction, donc une thérapie idoine. Ainsi, pour Fousseyni, une « éducation de qualité constitue la forme de thérapie à adopter pour surmonter le traumatisme afin d’œuvrer pour une Afrique somptueuse et émancipée. » (p.20). Il faut panser les jeunes à travers l’instauration d’un bon système éducatif digne de ce nom et d’éluder de ripoliner. Partant de là, « pour “une nouvelle renaissance”, il nous faut un système qui cultive l’éveil de conscience… passant par la quête d’une identité culturelle, l’acceptation de vivre à l’africaine, la valorisation de la culture, l’acceptation de l’autre dans sa différence et l’ouverture au monde… » (p.21).
Enfin, il faut impérativement valoriser nos valeurs endogènes, nos langues sans oublier le cousinage à plaisanterie pour favoriser la paix entre les populations africaines.
Abdramane Coulibaly, professeur de philosophie, écrivain
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1 comment
Félicitations au philosophe malien pour sa contribution à la libération de l’Afrique.