Après son drapeau, sa devise et son logo, la Confédération des États du Sahel se lance à la recherche d’un hymne commun. Une œuvre symbolique, chargée d’incarner l’identité, les valeurs et l’espoir de trois peuples unis par l’histoire et la volonté politique. Entre tradition musicale et ambitions panafricaines, l’AES veut désormais se dire… en chantant.
Après la devise, le drapeau et le logo, l’hymne. Il ne manquait plus qu’un souffle, une voix, une mélodie pour compléter l’architecture symbolique de la jeune Confédération des États du Sahel (AES), née en juillet 2024. C’est désormais chose faite. Le Burkina Faso, au nom de l’AES, lance un appel à la création d’un hymne commun, destiné à incarner les espoirs et les ambitions de cette union née dans la rupture.
Nous sommes à Ouagadougou, ce 8 avril 2025. Le communiqué du ministère burkinabè de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme tombe comme une note de solennité dans un espace institutionnel encore en construction. Après le dévoilement de la devise (« Un Espace, Un Peuple, un Destin »), puis celui du drapeau confédéral, voici venu le temps de la musique et des mots. L’AES veut un hymne. Non pas un simple chant patriotique, mais une œuvre de cohésion, conçue pour parler aux peuples du Mali, du Burkina et du Niger.
L’ambition est de construire une identité collective, par l’art, par la culture, par la mémoire. Loin des rhétoriques militaro-diplomatiques, cette initiative vient rappeler une évidence que les nations ne se forgent pas seulement à coups de traités ou de bataillons, mais aussi dans les mots que l’on chante et les rythmes que l’on partage.
Un hymne comme miroir de valeurs
Les critères sont précis, presque exigeants. L’œuvre devra évoquer la souveraineté, le panafricanisme, la résilience, le patriotisme, la solidarité, mais aussi l’endogénéité du développement, cette idée désormais centrale dans la rhétorique de l’AES. La musique ? Elle devra allier tradition et modernité, être solennelle mais entraînante, facile à chanter, facile à retenir. Le texte ? Poétique, clair, puissant. Un message, une mission, une vision.
Un comité de sélection, composé d’experts en musique et en patrimoine, aura la délicate tâche de choisir une seule œuvre. Celle-ci sera ensuite soumise à une compétition entre les trois pays membres, pour retenir l’hymne officiel de la Confédération.
Mais il y a plus. Le communiqué précise que l’œuvre ne sera pas rémunérée. Pas de cachet, pas de prix. Juste l’honneur patriotique. Une manière subtile de dire que ce projet dépasse le cadre d’un simple concours artistique. Il s’agit d’un acte fondateur, d’un geste de foi envers une cause collective.
Dans un contexte où l’AES tente d’imposer sa légitimité en dehors des cadres classiques — CEDEAO, Francophonie —, cette initiative artistique prend une dimension symbolique forte. Elle marque une tentative de créer un imaginaire commun, où le citoyen malien, le jeune nigérien ou la chorale burkinabè pourront entonner ensemble les mêmes paroles, sur une même musique. C’est l’émotion au service de l’unité.
La rédaction
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