Les prévisions météorologiques pour 2024 annoncent des pluies abondantes et des risques élevés d’inondations au Mali. Cette situation menace la campagne agricole et la sécurité alimentaire, incitant les autorités à prendre des mesures d’urgence pour éviter une crise humanitaire et sécuritaire.
La saison des pluies 2024 au Mali s’annonce intense, et le Conseil des ministres n’a pas manqué d’en avertir les citoyens dès sa session du 15 mai dernier. Les prévisions météorologiques annonçaient des pluies supérieures à la moyenne climatologique de la période 1991-2020, avec des risques élevés d’inondations. Le ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, a bien informé sur les attentes : un démarrage moyen à tardif, une fin de saison également tardive, et des pauses pluviométriques variables. Tout semble indiquer que les cours d’eau du pays seront particulièrement sollicités cette année.
« Ventre creux n’a point d’oreille »
Les services météorologiques sont sur le pied de guerre, multipliant les actions pour gérer cette situation : formation et information des différents secteurs socio-économiques, opérations de pluies provoquées dans les zones déficitaires, diffusion d’avis et de conseils agro-hydrométéorologiques, bulletins d’information pour la sécurité alimentaire, et alertes météorologiques. Malgré ces efforts, plusieurs localités comme Bla, Sikasso, Koutiala et Bamako enregistrent déjà de fortes inondations. « Les 22 et 25 juillet, de fortes pluies ont inondé la ville de Bla (région de Ségou) et ses environs. Plus de 6900 sinistrés enregistrés dont 63% sont des femmes et des enfants de moins de 5 ans. Les eaux ont aussi causé des dégâts matériels importants. Les sinistrés ont des besoins urgents : vivres, biens non-alimentaires, eau, hygiène et assainissement. Plusieurs partenaires humanitaires se sont positionnés pour apporter une réponse. D’autres y ont déjà fourni une assistance. Ces partenaires organisent une mission à Bla du 29 au 31 juillet afin d’assurer une réponse coordonnée.« , explique OCHA Mali.
Cette situation est préoccupante, car elle pourrait impacter gravement la campagne agricole, augmentant les risques d’insécurité alimentaire pour l’année prochaine. Un scénario catastrophique se profile : des récoltes compromises, une population affamée, et des troubles sécuritaires amplifiés. En effet, comme le dit si bien le proverbe, « ventre creux n’a point d’oreille », et les terroristes n’hésitent pas à exploiter les faiblesses des populations pour recruter de nouveaux membres.
La pluie soit une bénédiction et non une malédiction
Si gouverner, c’est prévoir, alors les autorités maliennes de la transition doivent non seulement gérer les catastrophes naturelles actuelles mais aussi anticiper celles de l’année prochaine. La lutte contre la famine doit devenir une priorité nationale, avec des mesures concrètes et efficaces pour soutenir les zones les plus touchées. Les prévisions alarmantes de cette saison des pluies doivent servir de leçon pour renforcer la résilience du pays face aux aléas climatiques.
Alors que les nuages s’amoncellent et que les rivières débordent, cette alerte doit être le signal d’un changement de cap. Les Maliens méritent un avenir où chaque goutte de pluie est une promesse de récoltes abondantes et non une menace de destruction. Aux dirigeants de faire en sorte que la pluie soit une bénédiction et non une malédiction.
Chiencoro Diarra
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