Son absence avait fait couler beaucoup d’encres et de salives. Le doute était persistant, voire sceptique. Trop de conjectures avaient été émises. Même sa rencontre avec le chef de l’État n’avait pas réussi à rassurer les plus sceptiques. Le temps est meilleur juge, dit-on.
Tel un phénix, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga rebondit, toujours avec force, à chaque fois qu’on pensait qu’il serait chaos, que tout serait terminé pour de bon. Après des mois passés, hors circuit, en raison d’un accident vasculaire cérébral (AVC), il est prêt à reprendre les choses en main. N’eût été l’amour du pays dans le cœur, il allait choisir de sauver sa peau.
L’information est tombée ce dimanche 4 décembre 2022. Le président de la transition a abrogé le décret de nomination du Premier ministre par intérim, colonel Abdoulaye Idrissa Maïga, appelé désormais à assurer l’intérim à chaque fois que le Phénix sera empêché. Ce fut un véritable coup de pied dans la fourmilière.
Nombreux sont parmi ceux qui réclamaient le retour de Choguel ou formulaient des hypothèses, qui souhaitaient que son AVC marque la fin de l’ère de l’ex-patron de l’AMRTP. Celui qui leur coupe le sommeil et dont ils avaient réclamé à maintes reprises la démission, des mois avant sa maladie.
Choguel, c’est le mal-aimé parce que c’est le cauchemar des « ennemies » du Mali. C’est celui qui fait remuer ciel et terre en une seule prise de parole, en une seule sortie médiatique. C’est l’historien qui n’est point amnésique des faits et qui aime descendre jusqu’aux moindres détails. C’est un chercheur qui n’a point la langue dans la poche.
N’être à la charge de personne
Ce retour du phénix doit convaincre davantage les Maliens de la sincérité des autorités maliennes de la Transition, celles qui ont pris le pouvoir en mai 2021 en vue de rectifier la trajectoire de la transition. Le Mali Kura, c’est aussi la stabilité dans les services publics. C’est aussi savoir éviter les pièges de la division, mais aussi, et surtout c’est se taire en attendant de rebondir avec force et détermination.
Ce retour du phénix a été annoncé alors que les dirigeants ouest-africains annonçaient une éventuelle sanction contre le Mali, si les autorités ne libèrent pas les 46 « mercenaires » ivoiriens d’ici le 1er janvier 2023.
En attendant, méditons sur cette pensée de Bernard B. Dadié : « Le travail et après le travail, l’indépendance mon enfant, n’être à la charge de personne telle doit être la devise de votre génération ! »
Chiencoro Diarra
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