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La peur de la mort, une crainte salutaire, mais injustifiée

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En raison de la crainte qui l’anime à l’idée de la venue de la mort, l’homme accomplit d’innombrables œuvres dans la volonté de se pérenniser. Pourtant, cette peur de la mort qui l’anime n’a pas une raison assez valable.

La peur de la mort est une crainte acceptable puisqu’elle permet la croissance économique et favorise la lutte pour l’égalité et contre les injustices dans le monde. Toutefois, ce phénomène biologique indique aux hommes qu’ils ne sont pas en mesure de réaliser tous leurs désirs. Ce qui a conduit à toutes les recherches de solution au problème de la mort, depuis la nuit des temps. Les hommes ont réussi jusqu’ici à trouver des moyens pouvant les maintenir en vie le plus tard possible, mais pas jusqu’ici de se pérenniser.

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Se pérenniser par les œuvres

Les hommes font toutes ces tentatives en vue de contrecarrer la mort parce que celle-ci empêche la réalisation totale de leurs désirs. Pourtant, tout ce que fait l’homme dans la vie vise à la préparation de l’avènement de ce phénomène. L’homme travaille dans ce monde sensible en vue de rester en vie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des philosophes ont accordé plus d’importances à l’œuvre qu’au travail puisque le second vise une satisfaction immédiate alors que le premier persiste même après la disparition physique de l’auteur.

Cette conception de Hannah Arendt constitue une tentative de fuir la mort. C’est la peur de la mort qui se trouve cachée derrière cette conception. Cette crainte s’exprime dans le genre : « Je ne veux pas mourir alors je vais réaliser des entreprises grâces auxquelles on continuera à parler de moi après ma mort. Je ne veux pas que mon nom disparaisse de la terre. Toutes les générations futures doivent me connaître spirituellement et fictivement ».

Chacun travaille alors d’arrache-pied en vue de réaliser de grands projets, de laisser des œuvres à travers lesquelles il survivra après sa mort. Pour comprendre cela, il faut retenir que pour ne pas mourir, les hommes optent pour une vie luxueuse dans la débauche et dans tous les plaisirs tertiaires. Ils font de grandes réalisations qui feront parler d’eux après leur mort.

Tous les grands héros comme Samory, Soundiata, Mahatma Gandhi, Nelson Mandela, etc., ont certes agi pour l’amour de leur patrie, mais également pour la préservation de leur nom après leur mort. Cela est pareil pour tous les grands savants à commencer par Aristote, Galilée, Newton, Albert Einstein, de grands révolutionnaires comme Karl Marx, Mao Tse Toung, etc., ont tous agi pour le bien de l’humanité objectivement, mais subjectivement par la crainte de la mort.

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En milieu bambara

Cette conception rejoint d’ailleurs un adage bambara qui dit que la mort fait disparaître le corps et non pas le nom. Cet adage bien qu’étant vrai garde des points qu’il faudrait revoir à la loupe. La mort fait indubitablement disparaître le corps aussi bien que le nom de tous ceux qui n’ont rien réalisé de grand dans ce monde. Par contre, ceux ayant laissé des œuvres grandioses imprimeront leur nom dans l’esprit de toutes les générations. Aucune génération au Mali n’oubliera le nom d’Abdoul Karim Camara dit Cabral, nul n’oubliera Modibo Keita, pareil pour Léopold Sédar Senghor au Sénégal, etc.

La mort comme voyage dans le monde parfait

Cette crainte de la mort s’explique également par le fait pour certains de se laisser emporter par tout genre de plaisir dans ce monde sensible. Ceux qui agissent ainsi pensent que Dieu a créé la vie et la mort pour que l’homme puisse choisir. Alors, comme Socrate, ceux qui choisissent la mort, c’est-à-dire la vie dans le monde intelligible, n’ont aucune peur de ce phénomène biologique. Au contraire, ils la sollicitent parce qu’ils trouvent que c’est la seule voie qui s’offre à quiconque veut vivre perpétuellement dans le bonheur, la perfection totale. 

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Cette conception n’est-elle pas d’ailleurs proche de celle de toutes les religions révélées. Selon ces dernières le monde ne constitue qu’un lieu de passage, une phase transitoire dans laquelle nous nous préparons pour la vie dans l’autre monde qui est un monde jusque-là inconnu par les hommes.

Par ailleurs, ceux qui ont accusé le philosophe d’impiété n’avaient en réalité rien compris de sa vision ou plutôt, ils avaient opté pour la vie terrestre.

Ce qui explique la peur de la mort

Les hommes fuient la mort parce qu’ils ne savent pas vraiment ce qu’elle est à proprement parler. Le sens que la plupart retiennent de la mort est cette connotation religieuse qui nous explique qu’elle est la disparition totale d’un être sanctionnée par un jugement final au cours duquel le sort de l’individu peut être le paradis ou l’enfer. 

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Le paradis est écrit comme étant le sort des hommes de bien. Tous ceux qui ont passé toute leur vie à la bonne pratique des préceptes de Dieu seront bien accueillis dans ce palais luxueux décrit comme n’ayant pas de ressemblance dans le monde ici-bas et dans lequel nous aurons tous ce dont nous nous sommes privés ici-bas. Par contre l’enfer est le sort des extravagants, des hommes qui se sont détournés de Dieu. L’enfer est décrit par le feu. Les malfaiteurs seront brûlés dans un feu n’ayant pas d’équivalence dans ce monde. Un feu plus brûlant. 

Les hommes sont animés par la peur de la mort parce qu’ils sont dans l’incapacité de s’interroger sur elle. Or, Épicure nous apprend qu’il n’y a pas de raison de craindre la mort puisqu’elle ne rencontre jamais la vie. Au moment qu’elle se présente, la vie s’enfuie, et quand celle-ci se montre, la mort s’efface.

La mort comme juste changement de monde

Or, en analysant ce phénomène de la mort avec un œil philosophique, je dirais qu’il n’y a pas à proprement parler de mort véritable. La mort n’est qu’une disparition physique, une interruption de la vie ici-bas. Alors, c’est le passage d’un monde vers un autre. La mort n’est qu’un recommencement de la vie, on quitte un monde pour rejoindre un autre, une ancienne vie pour une nouvelle. Comme Diderot nous l’apprend, la mort n’est qu’une transformation interminable entre différents états.

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S’étant entaché de péchés et vu tout l’amour de Dieu pour les hommes, il les invite dans son palais afin de les assainir. Donc, la mort a une vertu purificatrice. Cela peut nous amener à comprendre pourquoi il y a tant de ressuscités après la mort. Une fois le cadavre enterré, il est capable de se réveiller dans des périodes bien déterminées grâce à la volonté de Dieu.

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En dehors de cet aspect de la mort, nous avons la mort clinique qui intervient couramment lorsqu’un individu subit une morsure de serpent. Lorsque ce cas se produit, le venin atteint le cerveau et la personne tombe immédiatement dans le coma. Une fois que cette mort clinique se produit pendant que l’individu se trouve dans une zone enclavée où il n’y a pas d’instruments appropriés, il risque d’être enterré vivant.

La problématique de la mort est une question qui ne peut que continuer à susciter des débats. On ne voit en ce phénomène que le premier ennemi de nos projets. Alors qu’il faut plutôt remercier sa présence pour ce qu’elle rend la vie plus noble et digne.


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