Le couperet est tombé. Paul Kagame a tranché. Bruxelles paiera le prix fort de son soutien affiché à Kinshasa. En ce 17 mars 2025, Kigali n’a pas fait dans la demi-mesure : fin de partie avec la Belgique.
Dans une décision aussi brutale que symbolique, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec son ancienne puissance coloniale. Motif : le parti pris flagrant de Bruxelles dans la guerre à l’Est du Congo et les manœuvres occidentales pour diaboliser Kigali.
Une crise sous haute tension
Tout s’est accéléré en quelques semaines. En février, la Belgique avait déjà suspendu son aide au développement au Rwanda, prétextant des « inquiétudes » sur le rôle de Kigali dans le conflit opposant le M23 à l’armée congolaise. Une sanction perçue à Kigali comme une provocation néocoloniale. L’histoire ne s’arrête pas là. Le gouvernement belge avait également plaidé en coulisses pour de nouvelles sanctions européennes contre Paul Kagame et son entourage.
Mais Kagame, habitué aux rapports de force, n’a pas attendu que l’étau se resserre. Après des jours de tensions diplomatiques, la réponse rwandaise est tombée. Expulsion des diplomates belges sous 48 heures, fermeture de l’ambassade de Belgique à Kigali, et fin des coopérations bilatérales.
Kagame, seul contre tous ? Pas si vite.
Bruxelles n’est pas la première capitale à subir le courroux de Kigali. Kagame a fait du Rwanda une forteresse politique et militaire, refusant toute ingérence étrangère. Ces dernières années, il a multiplié les alliances avec des partenaires plus « pragmatiques » : Russie, Chine, Turquie, Émirats arabes unis.
Surtout, il n’est pas seul à claquer la porte aux vieilles puissances coloniales. Le Rwanda rejoint le club grandissant des États africains décidés à redessiner leurs alliances. Mali, Burkina Faso, Niger ont déjà rompu avec la France, préférant lorgner du côté de Moscou. La Centrafrique a emboîté le pas. Désormais, Kigali fait voler en éclats ses derniers liens avec Bruxelles, un divorce aux allures d’émancipation définitive.
Un bras de fer géopolitique aux répercussions explosives
Mais cette rupture ne sera pas sans conséquences. En Europe, la Belgique pousse pour isoler davantage le Rwanda, espérant convaincre l’UE d’adopter une position plus dure à l’égard de Kigali. À Kinshasa, Félix Tshisekedi jubile : une alliée de taille s’efface, laissant la voie libre aux offensives diplomatiques congolaises contre le Rwanda.
Sauf que Kagame n’a jamais été du genre à subir sans riposter. La Belgique vient de perdre ce qui lui restait de levier sur l’un des pays les plus stratégiques d’Afrique centrale. Pire encore, cette rupture fragilise la crédibilité européenne sur le continent, où Bruxelles tente péniblement de rivaliser avec la Russie, la Chine et même les États du Golfe.
En décidant de couper les ponts avec la Belgique, Kagamé ne se contente pas de solder un vieux contentieux historique. Il envoie un message clair à l’Occident : le Rwanda n’est plus une chasse gardée. Et ça, ni Bruxelles, ni Paris, ni Washington ne l’avaient vraiment anticipé.
Un tournant qui pourrait bien redessiner la carte du pouvoir en Afrique centrale.
A.D
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