À l’occasion de la Journée nationale de la Russie, l’Association Perspective Sahélienne, en collaboration avec l’agence de presse russe African Initiative, a organisé, à Bamako, le 10 juin 2025, une série d’activités marquantes dans la capitale malienne. Au centre de cette journée : une conférence-débat riche en échange et en messages forts, ponctuée par des concours culturels qui ont mis à l’honneur la jeunesse malienne.
Ce sont surtout les discours de Mamadou Bah, président de l’Association Perspective Sahélienne, et d’Anna Zamaraeva, rédactrice en chef adjointe d’African Initiative, qui ont donné le ton de cette journée à forte portée symbolique.
« Nous comprenons ce que signifie lutter pour sa souveraineté.»
Dans une intervention empreinte de détermination, Mamadou Bah a rappelé la constance du soutien russe au Mali, notamment dans les moments les plus critiques. « La Russie a démontré qu’elle était avec nous, quand beaucoup ont choisi d’abandonner le navire Mali », a-t-il déclaré. Il a souligné l’importance de bâtir un partenariat durable, fondé sur la souveraineté, l’égalité et le respect mutuel : « Nous voulons une coopération gagnant-gagnant, loin de toute domination, dans un esprit de solidarité réelle. » Le président de l’association a également salué les nombreuses initiatives russes en matière de soutien militaire, de formation et d’accompagnement stratégique, insistant sur le fait que le peuple malien restait reconnaissant.
Venue tout droit de Moscou, Anna Zamaraeva a pris la parole pour rappeler les similitudes historiques entre la Russie et le Mali, deux nations ayant dû affirmer leur indépendance face à des pressions extérieures. « Nous comprenons ce que signifie lutter pour sa souveraineté. Cela fait partie de notre histoire. » Critique envers les médias occidentaux, elle a assuré qu’African Initiative continuerait à défendre une vision fidèle des réalités africaines, loin des stéréotypes. « Notre rôle est de dire la vérité sur ce qui se passe au Mali, et de faire entendre la voix des peuples du Sahel. » Elle a conclu son intervention en saluant l’accueil chaleureux de Bamako et en réaffirmant l’importance d’un partenariat entre égaux.
Mémoire historique et appel à renforcer les liens économiques
La conférence-débat, intitulée « La Russie et le Mali : de l’Union soviétique à nos jours », a permis aux intervenants de revenir sur l’histoire d’une coopération ancienne, initiée dès les années 1960. Les panélistes, à savoir Amara Simpara, ingénieur en génie civil, Bah Diakité, docteur en sciences de l’éducation, spécialité langue russe, Daouda Tékété, journaliste et écrivain et Djibril Diallo, ingénieur-géologue ont mis en avant l’implication de la Russie dans plusieurs domaines de développements notamment dans le domaine de la défense, de l’éducation, de la santé, de la culture et des infrastructures. Mais un point a retenu l’attention : la faiblesse des relations économiques entre les deux pays, malgré un accord de coopération datant de 1962. Les orateurs ont appelé à relancer les échanges commerciaux pour donner une nouvelle dimension au partenariat.
Au-delà du volet géopolitique, la journée a été ponctuée d’activités culturelles. Un concours littéraire, sur le thème « La guerre et la paix dans la littérature russe », a permis aux lycéens de Bamako d’explorer les classiques de la littérature russe. Un concours d’art culinaire a également été organisé entre différents établissements scolaires, mettant en avant créativité et diversité des jeunes talents maliens.
Cheickna Coulibaly
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