Home A la Une Institut des peuples noirs : une renaissance culturelle à la Sankara

Institut des peuples noirs : une renaissance culturelle à la Sankara

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Lors de son discours à la nation à l’occasion du Nouvel An sur la télévision nationale burkinabè, la RTB, le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a dressé un bilan lucide de la situation actuelle du pays, tout en esquissant les contours d’un avenir prometteur, fondé sur la souveraineté, la réorganisation de l’administration et la consolidation de la sécurité. Ce discours, empreint d’une volonté de réformes profondes et d’un renouveau pour la nation, a permis de comprendre les priorités du président, mais aussi les défis qu’il entend relever avec fermeté.

Dans un premier temps, le Capitaine Traoré a abordé la question cruciale de l’administration publique. Constatant que celle-ci ne répondait plus aux exigences de la population, il a reconnu que l’administration burkinabè était loin d’être en adéquation avec les réalités actuelles du pays. Le dernier procès pour détournement de fonds au sein de l’administration a été une occasion de mettre en lumière les défaillances structurelles qui freinent l’efficacité de l’action gouvernementale. Face à ce constat alarmant, le président a annoncé la mise en place de mesures correctives pour rétablir l’ordre et la transparence dans la gestion des affaires publiques.

La dématérialisation des services publics 

Pour cela, une Commission de régulation des dysfonctionnements a été créée, avec pour mission de veiller à ce que les citoyens puissent dénoncer toute dérive, manquement ou dysfonctionnement dans l’administration. Cette commission devrait être opérationnelle dès le mois de janvier 2025, une première étape pour remettre de l’ordre et restaurer la confiance entre l’État et ses administrés. 

Par ailleurs, le Capitaine Traoré a insisté sur l’importance de la digitalisation des services publics pour combattre la corruption et améliorer la réactivité des institutions. Selon lui, tant que les procédures administratives ne seront pas dématérialisées, les délais resteront longs, et les possibilités de détournements et de corruption continueront d’exister. Un effort de modernisation de l’administration semble donc essentiel pour offrir aux Burkinabè une gestion publique plus efficace, plus transparente et plus proche des attentes de la population.

Souveraineté économique, reprise du contrôle des ressources naturelles

Le Capitaine Ibrahim Traoré a également mis un accent particulier sur l’importance de l’indépendance économique du Burkina Faso, en soulignant que le pays avait repris le contrôle de l’exploitation de ses ressources naturelles. Dans un contexte où les ressources comme l’or, l’argent et le cuivre sont au cœur de la dynamique économique, il a affirmé que ces métaux précieux doivent être exploités par les Burkinabè eux-mêmes, et non laissés entre les mains de compagnies étrangères. 

En mettant l’accent sur le développement d’une expertise locale, le président Traoré a annoncé que le pays encourageait l’exploitation des mines semi-mécanisées et qu’à terme, des mines industrielles verront le jour, portées par les efforts des Burkinabè. Ce processus devrait non seulement générer des emplois, mais aussi permettre au pays de conserver une plus grande partie de la valeur ajoutée générée par ces ressources. Un tel projet s’inscrit dans une volonté de redéfinir la place du Burkina Faso dans le paysage économique international et de renforcer sa souveraineté face aux intérêts étrangers.

Sécurité régionale, l’Alliance des États du Sahel et l’union des peuples

Un autre point majeur de son discours a été la question de la sécurité, tant au niveau national qu’international. Dans un contexte de montée de l’insécurité et de radicalisation dans la région du Sahel, le président Traoré a affirmé que l’Alliance des États du Sahel (AES), fondée par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est un modèle de coopération régionale qui doit aller au-delà des trois pays fondateurs. 

L’AES, selon lui, est une réponse concrète aux défis sécuritaires, économiques et sociaux de la région. Cette alliance se veut inclusive et ouverte à tous les pays africains désireux de participer à la lutte pour la souveraineté, la sécurité et l’indépendance de leurs nations. Le président Traoré a ainsi insisté sur le fait que l’AES doit devenir une union forte, capable de peser dans tous les domaines : la diplomatie, la défense, la sécurité, mais aussi le développement.

Renforcement de la force militaire et projets culturels

Le président Traoré a également annoncé des mesures concrètes pour renforcer les capacités militaires du Burkina Faso. Face à la menace terroriste, l’armée burkinabè devra accroître sa puissance de frappe et son maillage territorial. Ainsi, la création de nouvelles brigades d’intervention rapide et d’un groupement expéditionnaire Sahel a été envisagée. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la sécurité intérieure et de la défense nationale. En parallèle, plus de 15 000 soldats en formation viendront en renfort pour consolider les rangs de l’armée et améliorer ses capacités opérationnelles.

Enfin, un projet symbolique qui a retenu l’attention est la volonté du président de donner une nouvelle dimension à l’Institut des Peuples noirs (IPN), fondé par Thomas Sankara. L’objectif est d’en faire un lieu d’attraction pour les Noirs du monde entier, afin de célébrer et de valoriser les cultures africaines et leur contribution à l’histoire de l’humanité.

À travers ses projets, qu’il s’agisse de réformes administratives, d’autonomie économique ou de coopération régionale, le président Traoré ambitionne de remettre le Burkina Faso sur la voie de la souveraineté, de la paix et du développement. Son appel à l’unité et à la mobilisation des forces vives du pays est un message d’espoir pour une nation en pleine reconstruction.

Ibrahim K. Djitteye 


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