Home Actu Insécurité : les États face à l’utilisation accrue des drones par les groupes terroristes

Insécurité : les États face à l’utilisation accrue des drones par les groupes terroristes

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La dixième édition (2023) de l’Indice mondial du terrorisme (GTI), produit par l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) à l’aide de données de Terrorism Tracker et d’autres sources, a été publiée le 14 mars dernier. Ce rapport fournit un résumé complet des principales tendances et caractéristiques mondiales du terrorisme au cours de la dernière décennie. Il est également question de l’utilisation croissante des drones par les groupes armés terroristes.

Les drones sont en train de changer la façon de mener les conflits dans le monde. Au moins, 113 États disposent d’un drone militaire, de nos jours. Selon les estimations des auteurs de ce nouveau rapport, 65 acteurs non étatiques sont aussi en mesure de déployer aujourd’hui des drones. « D’ici 2024 le marché des drones pourrait atteindre près de 43 milliards » de dollars américains, estime-t-on avant de préciser que « les drones armés peuvent être utilisés pour localiser et détruire des cibles, détruire des systèmes de défense antiaérienne, ouvrant ainsi la voie à l’utilisation des roquettes, des missiles et d’autres drones armés ».

L’utilisation croissante par les groupes armés terroristes des drones et de l’intelligence artificielle (IA) complexifie la lutte contre l’insécurité, véritables défis pour la plupart des États. « Ces deux technologies peuvent être exploitées pour répondre efficacement à de multiples défis sécuritaires, mais ils peuvent aussi déclencher un avenir dystopique tel qu’il a été imaginé dans des livres et des films apocalyptiques », lit-on dans le GTI.

Attaquer des cibles militaires

Le recours accru des terroristes aux drones s’explique par le fait que cette technologie est abordable et ne nécessite qu’une formation minimale. Ils le déploient généralement pour attaquer des installations militaires des États, des sites diplomatiques, les infrastructures énergétiques et les centres civils.

En raison de leur grande capacité, pouvant parcourir jusqu’à 1500 km, les drones sont « idéal pour attaquer des cibles militaires au cœur du territoire d’un État ». Les infrastructures civiles, situées loin des zones de conflit, sont aussi de plus en plus vulnérables. Depuis 2020, les infrastructures énergétiques internationales, les aéroports internationaux et les capitales ont tous été pris pour cible par des drones, déplore-t-on.

Cette édition 2023 de l’Indice mondial du terrorisme souligne que les systèmes aériens sans pilote (UAS) ont été identifiés comme l’une des principales menaces terroristes par le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité des Nations unies. Depuis la Première Guerre mondiale, les drones n’ont pas cessé d’être perfectionnés, surtout pendant la guerre froide et les attaques terroristes du 11 septembre 2001, aux États-Unis.

La dimension psychologique du terrorisme

Dans les armées, les drones sont généralement utilisés pour les opérations de maintien de la paix, de surveillance, de reconnaissance, d’aide au ciblage et « d’attaques directes ou indirectes ». « Les drones sont aujourd’hui l’arme de prédilection pour traquer et frapper les insurgés et les terroristes », lit-on dans ce nouveau rapport tout en précisant que le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine a été décrit comme la « première guerre des drones à grande échelle ». 

Les gouvernements du monde entier seront également confrontés à une menace de la sécurité nationale en raison de l’utilisation conflictuelle des petits drones. Selon l’Indice mondial de terrorisme, des drones plus petits sont utilisés pour le renseignement, la surveillance et la guerre électronique, et aident à l’acquisition de cibles afin d’accroître la précision et la létalité des systèmes basés au sol. « Les drones sont utilisés comme leurres pour distraire pendant que les frappes sont dirigées ailleurs. Les drones perpétuent également la dimension psychologique du terrorisme en répandant la peur », lit-on dans ce rapport.

Chiencoro Diarra


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