Infections sexuellement transmissibles : des menaces silencieuses, pourtant négligées

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Les infections sexuellement transmissibles sont généralement négligées, notamment par la jeunesse. Pourtant, ces infections peuvent être cause d’infertilité.

« Les infections sexuellement transmissibles sont devenues une source d’inquiétude de par le nombre de victimes qui ne cesse d’augmenter », s’inquiète Solomane B Koné, vendeur de produits pharmaceutiques. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible (IST). En 2020, près de 374 millions de personnes ont contracté soit le chlamydées, soit la gonorrhée, la syphilis ou encore le trichomonas.

Le « préservatif démunit le plaisir »

D’après les estimations, plus de 490 millions de personnes vivaient avec un herpès génital en 2016 et 300 millions de femmes ont une infection du papillomavirus, principale cause du cancer du col de l’utérus. Près de 296 millions de personnes vivent avec l’hépatite B chronique dans le monde.

Les infections sexuellement transmissibles ou IST sont des infections dues à des bactéries, virus et parasites transmises par voie sexuelle. Cependant, certaines IST peuvent être aussi transmises par d’autres manières, comme s’embrasser, de la mère à l’enfant avant ou pendant la naissance, ou encore pendant l’allaitement.

Aminata Diallo, étudiante en Gestion à la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de Bamako (FSEG), explique que « les maladies sexuellement transmissibles sont plus dues au rapport sexuel non protégé ». Selon ses précisions, la plupart des jeunes pensent que le « préservatif démunit le plaisir du rapport, et de ce fait peu sont ceux qui l’utilisent ». Elle déplore qu’on sous-estime encore la gravité des IST.

Certaines infections sexuellement transmissibles ne présentent aucun symptôme. Par contre, d’autres font apparaître des plaies sur les organes génitaux ou la bouche, un écoulement des plaies ou des organes génitaux, des douleurs ou démangeaisons, des douleurs lors de la miction (en urinant), selon les explications de Fatoumata Kaba Diakité, médecin traitant à la clinique Kabala.

« Mieux vaut se protéger »

En l’absence de traitement, certaines IST peuvent entraîner des infections du cœur et du cerveau, du cancer, une infertilité, précise l’agent de santé, qui explique que certaines IST, comme l’herpès, la gonorrhée et la syphilis, peuvent augmenter le risque de contracter le VIH. « La transmission d’une IST de la mère à l’enfant peut entrainer une mortinaissance, un décès néonatal, un faible poids de naissance, une conjonctivite du nouveau-né ou des malformations », a-t-elle précisé.

Le préservatif qui est un moyen efficace pour lutter contre ces maladies est négligé par la population surtout juvénile. La jeune étudiante, Aminata Diallo, exhorte donc les autorités du pays à accentuer les campagnes de sensibilisation sur l’utilisation du préservatif lors des rapports sexuels. Selon Solomane B Koné, vendeur de produits pharmaceutiques, il ne s’agit pas uniquement d’utiliser le préservatif, mais de connaitre aussi « la procédure à suivre pour l’enlever après l’acte ». Certains couples, comme Mamie et Junior, qui ont bien connaissant bien ces maladies de la sexualité, préfèrent se protéger pour assurer leur santé. « Nous nous protégeons toujours, car rien ne vaut la santé. Vue toutes les conséquences des maladies sexuelles, mieux vaut se protéger », explique Junior.

Hawa Diaby

Hawa Diaby
Hawa Diabyhttps://saheltribune.com
Hawa Diaby est présentatrice à E7TV, un web TV, après un stage de six (6) mois effectué au site d’informations Aufait Mali. Passionnée de l’écriture, elle a accepté de rejoindre, en novembre 2022, l’équipe de Sahel Tribune. Hawa Diaby s’intéresse, particulièrement, aux faits sociaux sur lesquels elle réalise des reportages ou des micros-trottoirs en vue de mieux informer le public. Hawa poursuit des études de journalisme et communication à l’Institut supérieur des techniques économiques comptable et commerciale (INTEC SUP) de Bamako.

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