Le Premier ministre guinéen Amadou Bah Oury a annoncé, lundi 13 mai 2025, que les prochaines élections législatives et présidentielles en Guinée auront lieu en décembre 2025. Cette annonce a été faite depuis Abidjan, en marge du Africa CEO Forum qui se tient les 12 et 13 mai. Le chef du gouvernement guinéen participait à un panel intitulé Investir en Guinée, dans un contexte où le pays est engagé dans une transition politique depuis le coup d’État de 2021.
« Le référendum constitutionnel sera organisé le 21 septembre 2025. Et en décembre 2025, nous tiendrons à la fois l’élection présidentielle et les élections législatives », a déclaré Amadou Bah Oury. Ces dates marquent des échéances majeures dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel promis par les autorités de la transition dirigées par le général Mamadi Doumbouya.
Une réforme institutionnelle en cours
Au-delà du calendrier électoral, le Premier ministre a insisté sur les réformes en cours, destinées à jeter les bases d’un État moderne et mieux gouverné. Il a notamment mis en avant l’opération d’enrôlement en cours, qui vise à inscrire chaque citoyen dans le fichier d’état civil et, pour les personnes en âge de voter, dans le fichier électoral.
« Cette opération est essentielle. Toute la population, ainsi que les autorités, sont engagées dans une vaste campagne de sensibilisation », a-t-il affirmé. Selon lui, ce processus est central pour les politiques publiques à venir, notamment en matière d’état civil, de fichier électoral et de régimes sociaux unifiés. Il s’agit, selon ses mots, du « socle » de la refondation de l’État guinéen.
Vers une gouvernance durable
Pour Amadou Bah Oury, cette dynamique s’inscrit dans une volonté claire de rompre avec la gestion conjoncturelle du pays. Il a évoqué la mise en place de mécanismes de gouvernance « prévisible, rationnelle et durable ». Une manière de rassurer les partenaires économiques et les citoyens guinéens sur l’engagement du gouvernement à bâtir des institutions solides.
Ce message est aussi un écho aux vœux du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, qui avait déclaré que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ». Depuis son arrivée au pouvoir en 2021, le chef de la junte militaire a multiplié les engagements sur un retour progressif à un régime démocratique.
Un référendum en prélude au scrutin présidentiel
L’étape préalable à ces élections est la tenue d’un référendum constitutionnel, prévue pour le 21 septembre 2025. Cette consultation populaire vise à doter le pays d’une nouvelle Constitution, présentée par le gouvernement de transition en juillet 2024. Ce texte est censé poser les fondements d’une nouvelle République.
Cependant, certains observateurs soulignent que cette Constitution pourrait ouvrir la voie à une candidature du général Mamadi Doumbouya à la prochaine présidentielle. Une hypothèse encore non confirmée mais qui suscite des débats au sein de la classe politique et de la société civile guinéenne.
Simandou, symbole d’un avenir économique prometteur ?
Clôturant son intervention au Africa CEO Forum, le Premier ministre Amadou Bah Oury a tenu à envoyer un message fort sur le plan économique. « Je peux vous assurer que le premier train de Simandou arrivera avant les élections. » Une manière de souligner la volonté du gouvernement d’avancer simultanément sur le front politique et économique.
Le projet Simandou, gigantesque gisement de fer situé au sud-est du pays, est en effet au cœur des ambitions guinéennes en matière de développement. Son exploitation, retardée depuis plusieurs années, représente un enjeu stratégique pour l’avenir économique de la Guinée.
Avec l’annonce de ce calendrier électoral, les autorités guinéennes marquent une étape décisive dans le processus de transition. Reste à savoir si les conditions seront réunies pour des élections inclusives, transparentes et acceptées par tous.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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