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« Gouvernement parallèle » : un sabotage de trop ! Le Mali n’est pas la Libye.

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La formation d’un gouvernement parallèle au Mali n’est rien de moins qu’une manœuvre politique dangereuse qui menace de déstabiliser un pays déjà fragilisé. Les événements en Libye en 2022, où deux gouvernements rivaux se disputaient le pouvoir, doivent servir de mise en garde sévère. La Libye, déchirée par des années de guerre civile, offre un exemple clair de ce que le Mali doit éviter à tout prix.

Après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue un terrain de jeu pour les ambitions politiques et les rivalités régionales. Le pays s’était retrouvé avec deux gouvernements concurrents : celui de l’ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement, et celui de l’homme d’affaires Abdelhamid Dbeibah, qui refusait de céder le pouvoir avant la tenue d’élections. Cette situation a exacerbé les tensions et menaçait de replonger le pays dans un conflit ouvert.

Une enquête ouverte pour identifier et poursuivre les responsables

Au Mali, une situation similaire se profile dangereusement. Le 25 mai 2024, l’Assemblée citoyenne de la Transition civile, initiative des personnalités politiques exilées opposées au régime dirigé par les militaires au Mali, a élu les membres d’un « gouvernement parallèle », visant à contrecarrer les autorités maliennes de la transition, soupçonnée de vouloir « confisquer le pouvoir ». Mohamed Cherif Koné a été nommé Premier ministre, avec une équipe de ministres pour diriger divers départements. Cette initiative, loin d’apporter une solution, risque de plonger le pays dans un chaos semblable à celui de la Libye.

M. Koné, un magistrat radié pour ses prises de position critique envers la justice malienne, et ses collègues ont annoncé, dans leur communiqué signé depuis Genève, leur intention de mettre fin à une « transition interminable ». Cependant, cette tentative de créer un gouvernement en exil n’est qu’une promesse aussi incertaine que la conjecture de Goldbach. Elle manque de légitimité et de soutien populaire, et est susceptible d’aggraver les divisions existantes.

La réaction de la justice malienne a été rapide. Le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité avait déjà ouvert une enquête pour identifier et poursuivre les responsables de cette initiative. Les accusations sont graves : « atteintes au crédit et à la sûreté de l’État, incitation à la violence et au crime par le biais d’un système d’information ». Le procureur Adama Coulibaly a rappelé que les responsables de ces organisations risquent des poursuites et des sanctions pénales.

Le sabotage politique n’a jamais apporté de solutions durables

La situation malienne est déjà critique, avec des élections qui peinent à se tenir malgré une relative stabilité politique et sécuritaire. La création d’un gouvernement parallèle ne fera qu’ajouter à la confusion. Le Mali, contrairement à la Libye, a une chance de sortir de la crise actuelle par des moyens pacifiques et démocratiques. Les efforts doivent se concentrer sur le dialogue et la réconciliation, et non sur la formation de structures concurrentes qui ne feront qu’intensifier les tensions.

Il est impératif que les leaders politiques et les citoyens maliens tirent les leçons des échecs libyens. La voie de la division et de la rivalité ne conduit qu’à la destruction et à la souffrance. Le Mali doit se concentrer sur l’unité nationale, la stabilité et la mise en place de réformes solides pour assurer un avenir meilleur. Le sabotage politique n’a jamais apporté de solutions durables. Il est temps de rejeter ces manœuvres et de travailler ensemble pour reconstruire le Mali.

La comparaison avec la Libye est pertinente, mais elle doit également servir d’avertissement. La Libye est aujourd’hui le théâtre de violences renouvelées et de souffrances indescriptibles pour ses citoyens. Le Mali peut et doit éviter ce destin en choisissant la voie de la coopération et de la négociation. Les Maliens ont montré une résilience admirable face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés. Cette résilience doit maintenant être dirigée vers la construction d’un futur stable et pacifique.

Le Mali n’est pas la Libye, et il ne doit jamais le devenir

Le gouvernement de transition doit continuer à travailler en faveur de la tenue d’élections libres et transparentes, tout en incluant toutes les parties prenantes dans le processus. Les ambitions personnelles ne doivent pas prendre le pas sur l’intérêt national. Les Maliens méritent une gouvernance qui reflète leurs aspirations et qui œuvre pour leur bien-être.

Il est crucial de comprendre que la formation d’un gouvernement parallèle n’est pas une solution viable. Elle ne fera qu’approfondir les fractures existantes et pourrait conduire à une nouvelle spirale de violences. Le Mali n’est pas la Libye, et il ne doit jamais le devenir. Le pays a le potentiel de surmonter ses défis actuels grâce à une approche inclusive et collaborative. Le moment est venu de mettre de côté les différends et de travailler ensemble pour un avenir meilleur pour tous les Maliens.

L’histoire doit nous enseigner les dangers de la division et de la rivalité. Le Mali, avec ses richesses culturelles et son peuple déterminé, a les moyens de bâtir une nation forte et unie. La création de gouvernements parallèles ne fera qu’affaiblir cette vision. Il est temps pour tous les Maliens de s’unir derrière un objectif commun : la paix, la stabilité et le progrès pour leur pays.

Younouss 

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