Au Mali, la gouvernance continue de créer des inquiétudes chez des citoyens. Ils commencent à faire retentir leur cri de malheur. Opinion.
Le manque d’humilité, l’impatience, la défense des intérêts personnels au détriment de ceux de la Nation, la politique du écarte-toi de là pour que je m’y mette, le complotisme, l’ignorance d’un peuple qui se croit mieux averti, l’hypocrisie, avec en toile de fond, l’insécurité et tout son corollaire… Voilà les maux qui étouffent le Mali depuis 2012.
Des problèmes qui ont coûté à trois régimes politiques, et à plusieurs Premiers ministres. Jusqu’où allons-nous continuer à fermer les yeux sur de telles pratiques déstabilisatrices de l’État ?
Politique de défense des poches
« Qui veut noyer son chien l’accuse de rage », dit un proverbe. Le Mali et les Maliens sont des victimes collatérales de cette politique de défense des poches ou du ventre. Ce qui explique pourquoi tous ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, bien qu’applaudis à leurs débuts, se voient immédiatement honnis, comme de sales morveux.
Ces problèmes s’expliquent par « l’ignorance » d’un peuple qui se croit mieux averti alors qu’il sert les intérêts « égoïstes » d’une classe politique, mécontente de sa position. Mais faut-il pour autant en vouloir à ce peuple, toujours impatient de voir le changement s’opérer du tic au tac ? De ce peuple qui arrive à oublier que les vœux, même auprès de Dieu, peuvent prendre du temps avant de se réaliser.
Cette notion de temps semble manquer à ce peuple, qui veut, comme un coup de balai magique, voir son pays revenir à la normale, sans problèmes sécuritaires, fortifier contre la crise alimentaire, la cherté de la vie. En oubliant que son État n’est pas « un empire dans un empire ».
Alors que la date préalablement annoncée pour les élections générales s’approche. Les autorités maliennes de la Transition s’attardent sur les préalables pour éviter toute déconvenue dans le processus. Se méprenant de ce contexte, les corbeaux, ces oiseaux de malheur, comme toujours, commencent à sortir de leur « nid » pour s’adonner à leur pratique séculaire de déstabilisation. Ils trouvent des gens, peu avertis et impatients pour leur tenir une oreille attentive. Alors qu’ils appartiennent à la pire espèce à surveiller de près.
Parler le même langage
Les autorités maliennes de la transition doivent se rappeler du passage de Mao Tsé-Toung, à l’heure où les aspirations profondes constituent la renaissance : « La révolution n’est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne peut s’accomplir avec autant d’élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d’amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d’âme ».
Il est également important aujourd’hui de comprendre qu’« Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Pour reprendre Godwin Tété, dans son ouvrage : « En Afrique aussi la roue de l’histoire tourne inexorablement !, « Ce que le peuple togolais vit aujourd’hui, d’autres peuples, pays, nations l’ont déjà vécu et/ou le vivent encore de nos jours — mutatis mutandis — bien entendu. Dès lors, nous nous devons de nous inspirer des luttes, des combats d’autres peuples, pays, nations. Et Dieu sait qu’il y en a, même sur le continent africain…, à l’heure même où je suis en train de tracer les présentes lignes !!! »
Ce constat sied bien à la situation malienne pour la résolution de laquelle les Maliens doivent parler le même langage en abandonnant les corbeaux dans leurs stratégies de duperie de la conscience collective, de défense d’intérêt personnels.
Chiencoro Diarra
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