Des représentants de l’espace G5 Sahel et de la diaspora sont réunis, à Bamako, pour un atelier de validation de la « Stratégie Intégrée de la Jeunesse » et son Plan d’action. Les travaux ont démarré le lundi 26 juillet dernier à l’hôtel Salam et prendra fin ce mardi 27 juillet.
« Dans ces empires et royaumes [au Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie ndlr], autrefois comme il y a encore quelques décennies, les jeunes rivalisaient d’adresse et de prouesse pour le rayonnement de leur communauté », rappelle Amadou Diarra Yalcouyé, secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne du Mali.
« La fibre patriotique concourait à l’édification d’un espace de paix, de cohésion sociale et de rayonnement culturel », a-t-il poursuivi lors de la cérémonie d’ouverture. Avant d’ajouter : « La jeunesse constitue un atout majeur pour les pays du G5 Sahel ».
Fruit de moult rencontres
Cette jeunesse est pourtant victime de l’insécurité, de la pauvreté, du chômage, de l’analphabétisme, de l’inadéquation de la formation, du développement de l’extrémisme violent et du terrorisme, de la consommation des stupéfiants, etc., déplore M. Yalcouyé. À en croire ses explications, « Il ressort du diagnostic opéré dans tous les États membres [du G5 sahel ndlr] que ces contraintes handicapent fortement les actions de plein épanouissement des jeunes hommes et jeunes femmes de [cet ndlr] espace et nécessitent des réponses adaptées, des actions conjuguées et fortes ».
Dans l’ambition de s’appuyer sur une jeunesse saine, éduquée et épanouie en soutien au développement et à la quête de la sécurité, une « Stratégie Intégrée de la Jeunesse » a vu le jour dans cet espace. Une initiative née à la suite de plusieurs rencontres entre des responsables de ces pays du G5.
Les rencontres des ministres en charge de la Jeunesse des États de cette région a eu lieu, les 3 et 4 avril et les 22 et 23 juillet 2015 à Nouakchott, en Mauritanie. À cette rencontre, la mise en place d’un « cadre spécifique de concertation et d’action en matière de jeunesse, de sport et d’emploi » a été décidée.
Ces rencontres ont été suivies par la Conférence des chefs d’État de l’espace G5, le 20 novembre 2015 à N’Djamena, au Tchad. Au cours de laquelle il a été décidé de mettre en place une « Stratégie Intégrée de la Jeunesse » (SIJ), afin de créer les conditions de « l’épanouissement et du développement de la jeunesse des pays du G5 Sahel ».
« 65 % de sa population »
La formulation du contenu du document de la SIJ a également donné lieu à plusieurs rencontres entre des responsables de la jeunesse de ces pays et leurs partenaires, notamment l’Union européenne, le royaume du Danemark ainsi que le projet « La Voix des jeunes du sahel », etc.
Pour deux jours, les 26 et 27 juillet 2021, les représentants des cinq pays du G5 Sahel ainsi que de la diaspora sont réunis à Bamako pour la validation de la « Stratégie Intégrée de la Jeunesse » des pays du G5 Sahel et de son Plan d’action.
« Cet atelier de deux jours permettra d’adopter la Stratégie Intégrée de la Jeunesse (SIJ) après un examen minutieux de la pertinence du diagnostic et des soutiens proposés et de valider son plan d’action après examen de son réalisme », a précisé le représentant du G5 Sahel, chef de département gouvernance, Mahamadou Samaké.
Le président de la coordination des Conseils nationaux de la jeunesse du G5 Sahel, Abakar Dangaya n’a pas manqué de souligner l’importance de l’adoption d’une telle stratégie dans cette région du Sahel. Selon ses explications, « avec 65 % de sa population de 74 millions d’habitants ayant moins de 24 ans, l’espace G5 Sahel renferme la population la plus jeune du continent africain ».
Cinq axes prioritaires
Cette « Stratégie Intégrée de la Jeunesse », soumis à la validation, s’articule autour de cinq axes stratégiques : la promotion de l’autonomisation et de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes ; la promotion de la culture de la paix, des droits humains, et de la citoyenneté ; la promotion de la culture et du sport ; le renforcement de la gouvernance et du financement des politiques de jeunesse ; le développement du partenariat stratégique et des mécanismes de coordination.
À l’ouverture de l’atelier de validation, le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, charger de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne du Mali a rassuré : « [ndlr] Encadrés, les jeunes hommes et les jeunes filles constituent un formidable atout pour impulser le développement socioéconomique et culturel de nos pays et un facteur important de paix, de stabilité et de cohésion sociale ». À Abakar Dangaya de conclure : « Quand il s’agit de la cause de la jeunesse africaine, le Mali a toujours été présent ».
Fousseni Togola
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