Le monde célébrait le vendredi 5 juin 2020 la Journée mondiale de l’environnement. Le thème retenu à cette occasion était : la biodiversité. L’objectif est de montrer toutes les menaces qui pèsent sur la diversité biologique et ses conséquences sur les hommes. Au Mali, plusieurs facteurs menacent cette biodiversité.
La nourriture que l’on consomme, l’air que l’on respire, l’eau que nous buvons, les remèdes traditionnels que nous utilisons contre certaines maladies proviennent tous de la nature. De plus en plus, la recherche de satisfaction de ces besoins conduit à la destruction progressive de ce don naturel. Une détérioration qui n’est pas sans conséquence sur la santé humaine.
Recul progressif
Au Mali, la désertification, la déforestation, les feux de brousse, le surpâturage ainsi que le braconnage constituent les principales menaces qui pèsent sur la diversité biologique.
« Pour la population actuelle du pays, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la demande serait de l’ordre de 4,7 millions de tonnes de bois/an. » En raison de cette forte demande du bois pour divers besoins de l’homme, la forêt recule de façon progressive.
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« Il y a à peine quelques années, je sortais cueillir des feuilles d’arbres, pour mes thérapies, juste à deux kilomètres. Mais aujourd’hui, je suis obligé d’aller plus loin », reconnaît Sinaly Sangaré, un guérisseur traditionnel dans la région de Koulikoro.
Briser la frontière
Pourtant les guérisseurs traditionnels du Mali semblent oublier aussi que leurs activités, pratiquées démesurément, peuvent porter un coup dur à la nature. Enlever, d’une manière ou d’une autre, les racines ou l’écorce des arbres peut conduire à leur disparition. Une situation qui, si elle se poursuit dans la durée, conduit à la disparition des oiseaux ainsi que de certains animaux de par la destruction de leur habitat naturel.
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Aujourd’hui, faut-il dire que l’homme est devenu son propre ennemi en même temps que celui de tous les autres êtres ? Je pense que oui. Nos activités démesurées ont fini par briser la frontière entre notre monde et celui des animaux. Cette destruction, selon des spécialistes, serait de nos jours à l’origine de plusieurs maladies liées notamment au réchauffement climatique auquel cette déforestation progressive contribue.
Santé tributaire
La destruction des forêts détruit les barrières entre le monde des humains et celui des animaux. Ce qui entraîne l’envahissement des hommes par des virus provenant de cet autre monde. « 75 % des maladies infectieuses émergentes chez l’être humain proviennent des animaux », souligne le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans sa Réponse à la covid–19. Selon cette organisation onusienne, la santé des humains reste tributaire de l’état de la planète.
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Ainsi, faut-il du coup admettre avec Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, que « [ndlr] la pandémie de COVID-19 représente l’avertissement le plus sérieux lancé par la planète enjoignant l’humanité à changer de cap. »
Togola
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