Pour ses besoins, l’homme a toujours travaillé à transformer la nature et son environnement. Avec la multiplication des catastrophes naturelles, il y a lieu de s’interroger sur le rapport qu’entretient l’homme avec la nature.
Des incendies, des épidémies, des pandémies viennent remplir le tableau noir d’un monde qui est au bord de l’effondrement. En ce 21e siècle, la nature semble donner l’alerte aux humains parce qu’elle a trop subi. Le temps de sa revanche sur les humains serait au rendez-vous. Mais quelle sera l’issue d’une telle guerre entre l’homme et la nature ?
Des effets du changement climatique
À la crise sécuritaire, qui fait déjà des millions de morts de par le monde, s’ajoutent les catastrophes naturelles avec des conséquences inestimables. Durant la saison hivernale 2020-2021, le Niger, pays sahélien au climat habituellement sec, a enregistré déjà plusieurs dizaines de décès suite à des pluies diluviennes. La même situation s’est produite au Mali, l’année dernière, où de nombreux dégâts ont été enregistrés, notamment au Centre et au nord du pays.
Depuis le lundi dernier, tous les regards sont tournés vers Kabylie, en Algérie, où un incendie dévastateur fait des ravages. Un incendie qui serait dû à la forte canicule qui s’est abattue, ces derniers jours, sur ce pays de l’Afrique du Nord. C’est une hausse de température tributaire du réchauffement climatique.
À l’occasion de la publication du premier volet du 6e rapport des experts du Groupe de recherche sur le climat, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré : « Les concentrations de gaz à effet de serre sont à des niveaux records. Les catastrophes météorologiques et climatiques extrêmes augmentent en fréquence et en intensité ». En raison des activités humaines, « Le seuil internationalement convenu de 1,5 degré Celsius est dangereusement proche », a prévenu Antonio Guterres.
Difficile cohabitation entre l’homme et la nature
En plus de ces catastrophes naturelles, il convient d’ajouter l’apparition de certaines maladies, dont la pandémie de coronavirus, contre laquelle le monde se bat depuis fin 2019. Un virus qui a fait perdre à l’humanité toute sa rationalité, en raison des mesures de prévention prises à la va-vite. Des mesures dont les conséquences ont été énormes sur l’économie mondiale, en plus des millions de morts enregistrés.
En Guinée Conakry, également, après l’épidémie Ebola, un autre virus contagieux fait son apparition. Depuis lundi 9 août 2021, toute l’Afrique de l’Ouest est en alerte en raison de la confirmation d’un premier cas du virus de Marburg dans ce pays frontalier du Mali. Un virus d’origine animale. L’homme l’attraperait des chauves-souris, le même animal qui serait la cause du coronavirus.
Toutes ces catastrophes posent la question du rapport de l’homme à la nature. Cette nature dont l’humain prétendait devenir « maître et possesseur » comme Descartes le prévoyait au 17e siècle de notre ère. Dans ses actions démesurées, l’homme a porté atteinte à la biodiversité. Il a commis l’erreur d’oublier que sa survie est en partie liée au bien-être de cette nature dont il n’a jamais cessé de soumettre à ses besoins.
Pourtant, en raison de sa spécificité dans l’écosystème, l’homme devrait occuper une place centrale dans la sauvegarde de la biodiversité.
Le réchauffement climatique, l’apparition de ces nouvelles maladies, sont les deux faces de la même monnaie. L’homme doit apprendre de ses erreurs. Sa relation avec l’écosystème doit être revue. Car sa survie dépend de celle de cet écosystème qu’il ne cesse de détruire tout en s’exposant à des risques incommensurables.
Fousseni Togola
Cet article a d’abord été publié sur Maliweb. Il a été récupéré et relu par Sahel Tribune.
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