« Arrêtez ce Mali, je veux descendre ». C’est ainsi qu’un citoyen déçu et désespéré nous répondait. Mais pourquoi veux-tu descendre si toutefois « An ka Mali ba bè ka ta gnè » (notre grand Mali avance) à en croire au Président de la République ?
- Oui, mais cependant vers le chaos. Déjà ça virevolte et menace d’implosion sociale. Il faut se préparer à d’innombrables épisodes de défaillance et de faute continuels ; à d’autres essais hasardeux de capitaines pour bateau ivre en océan agité. Car il est d’ores et déjà certain qu’en aventure de servir la nation, IBK est inapte et ignore tâches, compagnons, stratégies en temps et lieu.
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Mais n’est-il pas réélu quand même ?
- Si, mais « là où la mémoire ne mémorise pas, l’intelligence et le devoir de sanction sont de nul fruit ». Sinon IBK en posture de candidat pour un second mandant était plus qu’une offense faite au peuple. Il avait perdu les motifs de crédibilité pour une réélection. Ainsi donc, on n’hésiterait pas à remettre sa réélection au compte d’une manœuvre de fraude et d’une velléité de confisquer le pouvoir, le tout dans une passivité absurde et mortifère du peuple. Par conséquent, faire un procès du bilan et de la réélection du président IBK, c’est sans doute ouvrir une enquête socio-psychologique dirigée jusqu’au subconscient du peuple malien pour savoir ce qu’il possède comme sagesse, vérité, ambition et rêve.
Deux hypothèses sont à exploiter. Il faut supposer la prééminence de références ethniques de mythes fondateurs sur l’homogénéité de cultures nationales de développement d’un côté, et de l’autre côté, l’incapacité de s’indigner, le tout adossé à un infantilisme radical dans l’avoir comme dans le faire.
Notre destin de jours heureux ne peut passer que par l’endiguement de la corruption de nos institutions et la sécurisation de notre espace social, culturel et idéologique le tout sur fond d’une gestion raisonnable et rationnelle des ressources. Mais l’important est que le peuple malien sache que si l’on fait un bond dans la braise, il reste encore un autre bond, celui de sauver ses pieds. C’est pourquoi « … je veux descendre » pour me sauver. Autant dire pour éviter d’être un docile complice du naufrage du navire Mali. Sachant qu’il y a loin entre souffrir passivement et de subir comme destin les effets collatéraux de la conjoncture de circonstances indépendantes de soi « … je veux descendre ».
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S’agit-il d’être authentique ?
- Non, mais de cesser de vivre comme un exilé égaré dans mon cher pays. « Je veux descendre », mais je ne veux pas rester à l’arrêt immobile. Mon camp, celui de tous les ébranlés et indignés est sur les remparts. En quête de quoi et comment ?
- L’intention est l’invisible compris par le visible des situations monsieur le journaliste. Quel repère ?
- Dans des situations où le présent n’éclaire plus l’avenir, il faut se tenir comme une dynamite. Mais à quand le déclic ? Le déclic ! il n’est pas loin surtout quand tout tourne en rond quand le blocage est consommé.
Citoyen, ton dernier mot.
- « Arrêtez ce Mali, je veux descendre ». Le changement n’est pas vœu pieux. C’est un choix et un courage. Hélas, que rien de grand n’est possible avec un peuple qui n’est pas déterminé pour de grand-chose. Autant dire avec Nietzsche que « Le monde te prend tel tu te donnes » !
Mahamadou Diakité
Cet article a d’abord été publié dans Liberté.
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4 comments
Excellent !
Merci mon cher
Rien du tout, cet homme n a aucune solution pour ce pays
Ah, bon! Que proposez-vous alors?