Le président de la République malienne, Ibrahim Boubacar Kéita a rencontré les forces vives de la nation, ce mardi 16 juin 2020 au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Le chef d’État s’est prononcé sur l’enlèvement de Soumaila Cissé.
À quelque chose, malheur est bon, dit-on souvent. La grogne sociale, née de la crise multidimensionnelle que traverse le pays, a accouché ses premiers fruits. En effet, à quatre jours avant la deuxième grande mobilisation du Mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé des nouvelles sur l’enlèvement de Soumaïla Cissé. Cette information intervient au troisième jour de son adresse à la nation. Un discours qui avait été assez critiqué par les Maliens parce que le chef d’État n’y a fait aucune référence au chef de file de l’opposition malienne.
Les ravisseurs connus
Aujourd’hui, IBK semble rectifier le tir. « [ndlr] Mon cadet Soumaila Cissé, sachez qu’il est en vie. Nous sommes en contact avec ses ravisseurs, nous savons qui le détient. Il sera de retour parmi nous bientôt », a rassuré IBK lors de sa rencontre avec les forces vives de la nation.
Pourtant, Ousmane Issoufi Maiga, directeur de la Cellule de crise mise en place pour négocier la libération de Soumaïla Cissé, a fait comprendre, le dimanche 14 juin 2020, sur les ondes de la Radio France internationale (RFI) que les ravisseurs du chef de file de l’opposition ne sont pas encore connus puisqu’aucun groupe terroriste n’a revendiqué cet enlèvement. Dans la même émission, « Le Débat africain » de RFI, il a également donné l’assurance que « Soumaïla Cissé sera bientôt avec nous. » Ce qui révèle un paradoxe dans le discours de l’ex-Premier ministre malien.
Les autorités politiques dans un jeu de cache-cache
La non-évocation de Soumaila Cissé dans son adresse à la nation et le paradoxe dans l’intervention de Ousmane Issoufi Maiga laisse croire que les autorités politiques maliennes ne diraient pas tout aux citoyens sur la question Soumaïla Cissé.
Toutes ces révélations auraient été faites en raison de la panique généralisée au sommet de l’État. Une peur qui fait suite à la revendication du M5-RFP qui réclame la démission du chef de l’État avant le vendredi 19 juin 2020. Ce Mouvement refuse toute autre négociation n’allant pas dans ce sens. Disons que cette semaine a été décisive pour les autorités étatiques du Mali.
Rappelons que Soumaila Cissé a été enlevé le 25 mars 2020 alors qu’il battait campagne pour le premier tour des élections législatives du 29 mars. Un enlèvement survenu dans son fief de Niafunké. Depuis, les appels ont été nombreux pour demander sa libération rapide. Plusieurs démarches ont été engagées de part et d’autre dans ce même sens.
Oumarou
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