Le Mali, autrefois envahi par l’ombre du terrorisme, a récemment célébré la reprise de Kidal par l’armée malienne, marquant la fin d’une ère sombre. Cependant, derrière les sourires de joie et les cris de reconnaissance, persiste une ombre grandissante qui touche le quotidien de chaque Malien : le manque cruel d’électricité.
Les activités économiques au ralenti
Depuis plusieurs mois, le pays est plongé dans l’obscurité en raison des délestages électriques. Une situation tellement préoccupante qu’elle a conduit à la démission du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, en mai 2023. Dans sa lettre de départ, le ministre a évoqué les obstacles administratifs entravant la réalisation de projets cruciaux, notamment la réorganisation de la société Énergie du Mali (EDM) et le déblocage de projets miniers et énergétiques majeurs.
Six mois après la démission du ministre, sous la direction de Bintou Camara, le département de l’Énergie et de l’Eau n’a pas réussi à apporter les changements promis. Au contraire, le pays s’enfonce davantage dans l’obscurité, laissant les citoyens exprimer leur mécontentement avec des slogans comme « EDM, Trop c’est trop » circulant sur les réseaux sociaux.
Ces coupures d’électricité, bien plus qu’une simple nuisance, ont des conséquences graves sur la vie quotidienne des Maliens. Elles perturbent les activités économiques, entravent l’éducation et le divertissement des enfants. Chaque rétablissement de l’électricité est accueilli par des cris de joie, soulignant l’impact considérable de cette crise sur la population.
Potentiel énergétique inexploité
Cependant, les moments difficiles exigent de la réflexion et de l’innovation. Ne devrait-on pas profiter de ces délestages pour explorer d’autres sources d’énergie, notamment les énergies renouvelables ? Bien que la situation actuelle soit critique, le Mali, baigné de soleil et de vents abondants, a le potentiel de repenser ses sources d’alimentation énergétique.
Une étude de 2011 souligne que les énergies renouvelables représentent actuellement seulement 1% de la production nationale d’électricité, bien en deçà des objectifs fixés par la Politique énergétique nationale. Les ressources, notamment solaires et éoliennes, demeurent largement inexploitées.
Le Mali possède un potentiel énorme dans le domaine des énergies renouvelables, mais il est grand temps de passer à l’action. Les coupures d’électricité persistent, mais cela devrait être l’occasion de diversifier les sources d’énergie, réduisant ainsi la dépendance envers le réseau électrique centralisé.
Agir pour mettre fin à cette obscurité persistante
Des initiatives telles que le Projet accès à l’énergie domestique et aux services de base (PEDASB) ont déjà montré des résultats positifs dans certaines régions, encourageant l’utilisation de l’énergie moderne en zones rurales. Il est temps d’élargir ces efforts et d’encourager l’adoption de solutions énergétiques durables à travers le pays.
L’électricité est essentielle à la vie moderne, et les Maliens méritent un accès fiable à cette ressource vitale. Plutôt que de subir passivement les coupures récurrentes, il est temps que le Mali explore pleinement son potentiel énergétique renouvelable et garantisse un avenir lumineux pour tous ses citoyens. Trop, c’est effectivement trop, et il est temps d’agir pour mettre fin à cette obscurité persistante.
Bakary Fomba
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