Dans l’optique de renforcer sa stabilité économique et de tracer une voie claire vers le développement durable, le Mali a franchi une étape importante avec l’approbation du Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) 2026-2028. Cette initiative, actée par le Conseil des Ministres sur rapport du ministre de l’Économie et des Finances, M. Alousseni Sanou constitue la pierre angulaire de la politique budgétaire du Mali pour les trois prochaines années.
Conformément à la Loi n°2013-028 du 11 juillet 2013, modifiée, relative aux lois de finances, l’élaboration du projet de loi de finances annuel s’inscrit dans le cadre d’un DPBEP couvrant une période minimale de trois ans. Ce document est bien plus qu’une simple projection chiffrée ; il est un outil essentiel pour la transparence et la gouvernance. Il doit être soumis au débat d’orientation budgétaire au Parlement au plus tard à la fin du deuxième trimestre de l’année.
Cette exigence légale permet au Gouvernement d’informer le Parlement sur les perspectives d’évolution des finances publiques, mais aussi de partager les objectifs, les orientations et les contraintes de la politique budgétaire à moyen terme. C’est un exercice crucial de démocratie économique, assurant que les décisions financières majeures sont prises en concertation et avec la pleine connaissance des représentants du peuple.
Ancrage dans les visions nationales
Le DPBEP 2026-2028 ne sort pas de nulle part ; il s’inscrit résolument dans les grandes orientations stratégiques du Mali. Il s’appuie sur la vision ambitieuse « Mali kura ɲɛtaasira ka ben 2063 ma » (Le chemin du nouveau Mali pour 2063) et sur les directives de la Stratégie nationale pour l’Émergence et le Développement durable 2024-2033. Cette dernière intègre elle-même les actions phares du Cadre Stratégique de la Refondation de l’État 2022-2031 ainsi que celles de son Plan d’actions 2022-2026.
De plus, le document prend en compte le Plan d’Action du Gouvernement 2025-2026, qui découle directement des orientations des documents stratégiques précédemment cités. Il intègre également la feuille de route du Président de la Transition, ainsi que les recommandations issues des Assises nationales de la Refondation et du Dialogue inter-Maliens. Cette approche intégrée garantit une cohérence et une synergie entre les différentes initiatives gouvernementales, assurant que les efforts budgétaires sont alignés sur les priorités nationales et les aspirations du peuple malien.
Des projections économiques ambitieuses mais réalistes
Le DPBEP 2026-2028 est bâti sur une prévision de croissance réelle de 6,6% en moyenne sur la période de cadrage. C’est une projection ambitieuse qui témoigne de la confiance du Gouvernement dans le potentiel de croissance de l’économie malienne. Pour soutenir cette croissance, des efforts significatifs de mobilisation de recettes fiscales sont envisagés. L’objectif est d’atteindre un taux de pression fiscale moyen de 14,6%, passant de 14,1% en 2026 à 14,6% et 15,1% respectivement en 2027 et 2028.
Cet objectif de recettes fiscales repose sur plusieurs hypothèses clés, dont l’amélioration de la situation sécuritaire, sanitaire et sociopolitique du pays. La stabilité est en effet un prérequis indispensable à toute dynamique de développement économique. En parallèle, la poursuite des mesures et réformes en cours ou envisagées par le Gouvernement dans les différents secteurs stratégiques est également cruciale. Ces réformes visent à optimiser la collecte des impôts, à élargir l’assiette fiscale et à moderniser l’administration fiscale, créant ainsi un environnement propice à l’investissement et à la création de richesse.
Un coût global conséquent pour des ambitions fortes
La mise en œuvre des actions du Gouvernement sur la période 2026-2028 représente un coût global moyen projeté de 3 997,8 milliards de francs CFA. Ce montant substantiel témoigne de l’ampleur des défis et des ambitions du Mali en matière de développement. Ces fonds seront alloués à des secteurs clés tels que l’éducation, la santé, les infrastructures, l’agriculture, la sécurité et la gouvernance, autant de piliers essentiels pour construire un avenir prospère et stable pour tous les Maliens.
L’approbation de ce DPBEP est donc un signal fort de la détermination du Mali à s’engager sur la voie d’une gestion budgétaire rigoureuse et d’un développement économique durable. C’est un engagement envers la transparence, la responsabilité et la vision à long terme, essentiel pour surmonter les défis actuels et construire un avenir meilleur pour le peuple malien.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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