Le ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, a été désigné, lundi 6 octobre 2025, président du Conseil des ministres statutaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ce choix a été fait lors de la 3e session ordinaire de l’année, tenue à Dakar, au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il succède à l’Ivoirien Adama Coulibaly et assumera cette fonction pour une durée de deux ans.
Cette élection marque un moment important pour la gouvernance économique régionale. En portant leur choix sur Dr Nacanabo, les ministres des Finances des huit États membres de l’UEMOA lui confèrent la lourde tâche de présider une instance stratégique dans un contexte régional marqué par des défis économiques majeurs.
Une désignation à forte portée symbolique et stratégique
La nomination du ministre burkinabè intervient dans un climat économique tendu pour la sous-région, avec des tensions budgétaires croissantes, une inflation persistante et des disparités notables entre les économies des États membres. Le choix de Dr Nacanabo traduit une confiance renouvelée en l’expertise burkinabè et en la solidité de son administration économique.
Ce mandat prend ainsi une dimension à la fois stratégique et symbolique, dans une région où la stabilité financière et la cohésion institutionnelle sont des priorités. La présidence burkinabè du Conseil des ministres de l’UEMOA s’inscrit donc dans une volonté de renforcer la discipline macroéconomique et d’impulser une convergence réelle des politiques publiques entre les pays membres.
Une feuille de route ambitieuse pour l’UEMOA
Économiste de formation, Dr Aboubakar Nacanabo s’est imposé sur la scène nationale par sa rigueur méthodologique et son approche disciplinée de la gestion publique. Depuis sa nomination au gouvernement en 2022, il a engagé d’importantes réformes fiscales et budgétaires au Burkina Faso, dans le but de restaurer la confiance des partenaires techniques et financiers.
Son style de gouvernance, axé sur la transparence, la performance et la responsabilité, constitue un socle solide pour relever les défis de l’UEMOA. Il apporte au Conseil des ministres une expertise précieuse, forgée dans un contexte national exigeant, et une détermination reconnue à conduire des réformes structurelles.
Sous sa présidence, le Conseil des ministres aura pour mission de poursuivre la mise en œuvre des grands axes de la stratégie communautaire. Parmi les priorités figurent la modernisation des finances publiques, le renforcement de la gouvernance économique et la création d’un climat favorable aux investissements.
Ces chantiers s’inscrivent dans l’objectif plus large de faire de l’UEMOA une zone de croissance inclusive et durable. Dr Nacanabo devra ainsi coordonner les politiques économiques des huit pays membres, en veillant à maintenir un équilibre entre rigueur budgétaire et exigences sociales, dans un contexte de relance post-crise.
Consolider l’intégration régionale malgré les défis
Les deux années à venir seront déterminantes pour le devenir de l’Union. Outre la stabilité de la monnaie commune, l’UEMOA doit relever les défis de la sécurité alimentaire, de l’emploi et du développement économique inclusif. Ces priorités nécessitent une coopération renforcée entre les États membres et une volonté politique soutenue pour dépasser les divergences internes.
Dr Nacanabo entend inscrire son mandat sous le signe du dialogue, du réalisme et de la continuité. Dans ses premières déclarations, il a souligné l’importance de la concertation et de la consolidation des acquis institutionnels. Il souhaite que l’UEMOA reste un modèle d’intégration régionale, capable d’apporter des réponses concrètes aux besoins des populations.
La présidence de Dr Aboubakar Nacanabo représente également une reconnaissance du rôle croissant du Burkina Faso dans les dynamiques régionales. Dans un environnement géopolitique en mutation, cette élection traduit l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants technocrates, alliant compétence technique et pragmatisme politique.
À travers cette responsabilité, le Burkina Faso affirme sa capacité à contribuer activement à la gouvernance économique ouest-africaine. Dr Nacanabo aura la tâche exigeante, mais essentielle, de redonner un nouvel élan au projet d’intégration, souvent ralenti par la lenteur des réformes ou des désaccords politiques.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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