A quelques jours de la tenue de la phase nationale de la consultation des forces vives sur la relecture de la charte des partis politiques, un point de presse s’est tenu. C’était le samedi, 26 avril 2025. À l’issue de cette rencontre avec la presse, les partis exigent, entre autres, le respect de la Constitution et des lois, la garantie du pluralisme démocratique, la libération des prisonniers politiques.
Conformément à une recommandation des Assises nationales de la refondation, il a été demandé de réduire le nombre des partis politiques. Pour mettre en application cette recommandation, le gouvernement a entrepris une démarche inclusive de révision de la loi n° 05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques. C’est ainsi qu’au cours du conseil des ministres du 09 avril 2025, il a décidé d’organiser une consultation des forces vives de la nation.
Cette consultation se déroulera en 2 phases aux niveaux régional et national. Pour la phase régionale, les concertations ont eu lieu les 16 et 17 avril 2025 dans les 19 régions, le District de Bamako et dans 49 Ambassades et Consulats du Mali à l’Extérieur. Pour la phase nationale, elle se déroulera du 28 et 29 avril 2025 à Bamako et regroupera les délégués des régions, du district de Bamako et ceux des Maliens établis à l’Extérieur. Les discussions portent sur des propositions des partis politiques et des organisations de la société civile
Des propositions de partis politiques
Tout a commencé par une lettre en date du 19 décembre 2025 du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral invitant les partis politiques à transmettre leurs propositions et suggestions relatives de la Charte des partis politiques, au plus tard le vendredi 14 mars 2025. Suite à cette lettre, la classe politique s’est concertée et a remis ses propositions au gouvernement, dont les principales sont : la réduction du nombre de partis politiques en appliquant des conditions restrictives de création et de financement ; la prise en compte des statuts de l’opposition et de son Chef de file dans la Charte des partis politiques ; l’interdiction du nomadisme politique en cours de mandat.
L’annonce de la tenue de cette consultation nationale sur leurs propres propositions a créé une panique dans les rangs des états-majors politiques. C’est ainsi qu’ils étaient une centaine de formations politiques à répondre à l’appel de l’IPAC ( Initiative des partis politiques sur la charte) non pas pour un meeting, mais plutôt pour un point de presse. Au cours duquel, le mardi 15 avril 2025 à la maison de la presse et sous la houlette de Mountaga Tall, les partis politiques ont demandé au gouvernement de surseoir à la tenue de cette consultation. Au cas contraire, ils décident de ne pas y participer. À la veille de la tenue de la phase nationale, ils surgissent de nouveau, à travers un point de presse, pour dénoncer la consultation nationale.
Le peuple, spectateur impuissant ?
De mémoire d’homme, depuis l’instauration du multipartisme intégral au Mali, les partis politiques n’ont jamais, aussi, été confrontés à la problématique de leur existence. Pendant plus de 30 ans, ils ont été au faite de la gouvernance des affaires publiques. Et le peuple attendait comme résultats des retombées positives telles que promises par les pères de l’instauration de la démocratie multipartite. Hélas, il se serait vu offrir, sur fond de mensonges, de magouilles et de connivence contre l’État, la déception totale.
Tous les espoirs se seraient effondrés comme un château de cartes. C’est sous le règne de ces partis politiques au pouvoir que l’on a vu naître une nouvelle oligarchie composée de fonctionnaires milliardaires et de nouveaux opérateurs économiques sortis du néant. Face à cette déception, n’était-il pas mieux qu’il se prononce formellement sur l’avenir des partis politiques ? Et c’est ce que les autorités ont entrepris.
Quant aux partis politiques, la voix du peuple leur importerait peu. Signe certain de la panique chez ceux qui verraient l’horizon se rétrécir pour eux. C’est pourquoi ils se donneraient des airs de mastodontes alors qu’ils seraient, en réalité, légers. Ils veulent, certainement, créer l’illusion de menacer les autorités de la transition en tenant des points de presse (deux en ce seul mois d’avril 2025).
Il faut signaler que le même jour où des partis politiques tenaient un point de presse, des jeunes leaders de la jeunesse en faisaient autant. Ils exigent, d’après « Kat24 » la dissolution des partis politiques.
Sidi Modibo Coulibaly
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