Les crises climatique, sanitaire ainsi que sécuritaire sont des phénomènes qui font prospérer les inégalités et la pauvreté dans le monde. Face à cette situation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a invité les gouvernements à l’action.
Dans la quasi-totalité des pays du monde, la pandémie de la covid-19 à aggraver les inégalités de richesse, les inégalités de genre et les inégalités raciales existantes. Cette pandémie a occasionné plus de deux millions de morts dans le monde, et basculé des centaines de millions de personnes « dans la pauvreté », révélait Oxfam dans son rapport « Le virus des inégalités », publié en janvier 2021.
« Les taux de mortalité des moins de 5 ans… »
« Pèrez, mère célibataire qui fait vivre ses quatre enfants de son commerce, a dû arrêter de travailler dès l’intensification de la pandémie », rapportait Human Right Watch (HRW). Pérez est l’image de ces nombreuses personnes à faible revenu qui ont perdu leur emploi de part et d’autre le monde en raison des mesures restrictives mises en place par les gouvernements dans le cadre de la prévention de cette pandémie.
La covid-19 semble donc avoir frappé le plus durement les pays à revenu faible. « [ndlr] La maladie et les décès dus au covid-19 ont été plus élevés parmi les groupes confrontés à la discrimination, à la pauvreté, à l’exclusion sociale et à des conditions de vie et de travail quotidiennes défavorables [ndlr] », indique l’OMS dans son communiqué du 6 avril 2021 à l’occasion de la Journée mondiale de la santé. La même source précise : « Les taux de mortalité des moins de 5 ans parmi les enfants des ménages les plus pauvres sont le double de ceux des enfants des ménages les plus riches ».
Recrudescence des inégalités et de la pauvreté
Selon Oxfam, bien vrai que la maladie ait eu des incidences sur toutes les couches sociales, certaines s’en sont plus vite remis que d’autres, creusant ainsi les inégalités sociales. « En neuf mois seulement, les 1 000 personnes les plus riches au monde sont déjà parvenues à compenser les pertes qu’elles avaient subies du fait de la crise causée par la covid-19 », a indiqué l’organisation humanitaire. Et de préciser : « En parallèle, il faudra plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques de la pandémie ». Un paradoxe qui prouve le degré d’aggravation des inégalités et de la pauvreté dans le monde en raison de cette pandémie de coronavirus.
À la veille de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que la pandémie a poussé près de 119 à 124 millions « de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté l’année dernière ».
Déjà dans son « Rapport 2020 sur la pauvreté et la prospérité partagée », la Banque mondiale prévenait qu’en raison du coronavirus, près de 100 millions de personnes pouvaient basculer dans l’extrême pauvreté en 2020. Parmi les facteurs évoqués comme cause de cette situation, l’institution financière internationale évoquait non seulement la covid-19, les conflits violents, mais aussi le changement climatique. Sous les effets de ce dernier phénomène, 132 millions de personnes pourraient basculer dans la pauvreté d’ici à 2030, indique la même source.
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Des appels à l’action contre ces inégalités
Oxfam explique que la crise sanitaire liée à la pandémie de la covid-19 a « démontré l’importance cruciale de l’intervention des gouvernements dans la protection de notre santé et de nos moyens de subsistance ». Sans cette riposte mondiale, les effets cumulés de la pandémie et de ses conséquences économiques, des conflits armés ainsi que du changement climatique pourraient occasionner d’énormes conséquences sur les États.
Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, face à une telle situation, « il est vital que tous les gouvernements investissent dans le renforcement de leurs services de santé et pour éliminer les obstacles qui empêchent tant de personnes de les utiliser, afin que davantage de personnes aient la chance de mener une vie saine. » Dr Tedros estime que « la pandémie du covid-19 a prospéré au milieu des inégalités dans nos sociétés et des lacunes de nos systèmes de santé ».
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En cette Journée mondiale de la santé, l’OMS lance donc cinq appels à l’action contre ces inégalités : accélérer l’accès équitable aux technologies covid-19 entre et au sein des pays ; investir dans les soins de santé primaires ; donner la priorité à la santé et à la protection sociale ;construire des quartiers sûrs, sains et inclusifs ; renforcer les données et les systèmes d’information sanitaire.
« Nous n’avons pas besoin de choisir entre l’amélioration de la santé publique, la construction de sociétés durables, la garantie de la sécurité alimentaire et une nutrition adéquate, la lutte contre le changement climatique et la prospérité des économies locales. Tous ces résultats vitaux vont de pair », conclut le directeur général de l’OMS.
Fousseni Togola
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