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Crise sécuritaire : le sahel, une grande victime !

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La plupart des pays du sahel sont victimes d’attaques terroristes récurrentes laissant derrière elles plusieurs orphelins et veuves. Pourtant, aucun de ces États ne fait partie des pays fabricants d’armes. Comment alors comprendre la situation de ces États ?

« Ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole
Ceux qui n’ont jamais su dompter la vapeur ni l’électricité
Ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel, mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre. 
» Ces vers extraient du « Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire font l’emphase sur le retard des Africains en matière de développement technologique. L’état actuel de la plupart des pays du vieux continent, comme on se plait le plus souvent à appeler l’Afrique, oblige à une nouvelle réflexion sur ces propos de ce père du mouvement de la négritude.

Multiplication des attaques terroristes

L’insécurité avec ses conséquences de crise humanitaire et de déplacement massif de population est le sort de la quasi-totalité des États de ce continent. Malgré qu’elle ne fabrique pas d’armes de guerre, elle est en proie à une crise sécuritaire d’une extrême gravité. Une crise qui a pour nom, tantôt le terrorisme, tantôt le djihadisme, tantôt aussi conflit inter ou intracommunautaire.

Dans tous ces conflits, qui menacent l’intégrité de ces États, les civils sont ceux qui paient le lourd tribut. Le cas le plus emblématique dans le sahel et dont les plaies sont encore saignantes est l’attaque de Solhan, un village au nord-est du Burkina Faso. Une attaque qui a fait au moins cent (100) civils tués, dans la nuit du 4 au 5 juin 2021. Le samedi 5 juin dernier, au moins onze (11) civils ont été également tués dans le nord-est du Mali.

En l’espace de trois ans, les attaques terroristes ont été multipliées par cinq au Mali, au Niger ainsi qu’au Burkina Faso, indiquait Mohamed Ibn Chambas, envoyé spécial des Nations unies dans la région du Sahel, en 2020. Dans ces trois pays, plus de 4 000 personnes ont été tuées dans les violences terroristes en 2019, contre 770 morts en 2016, souligne la même source.

Ces guerres imposent à ces États le déploiement de gros moyens afin de se sécuriser en se procurant surtout d’armes auprès de ceux qui ont inventé la poudre et le canon. En effet, ni ces pays victimes d’attaques récurrentes ni les terroristes ne fabriquent d’armes. Ils s’en procurent tous auprès d’industries de fabriques dans des pays développés qui accroissent ainsi leur richesse au fur et à mesure que ces États s’appauvrissent pour devenir finalement dépendants de ces grands fabricants d’armes.

L’Afrique, la grande victime ?

Sans tomber dans des théories du complot, cette situation donne l’impression que ces pays africains en proie au terrorisme sont juste un champ d’expérimentation des nouvelles fabrications. À ce titre, on dirait qu’il s’agit bien de guerres imposées à ces États qui sont obligés d’investir lourdement dans la sécurité et la défense bien vraie qu’ils continuent à être exposés. Quoi de plus normal d’ailleurs si nous savons que leurs ennemis ne cessent d’améliorer également leur arsenal de guerre.

Certes, la source d’alimentation du terrorisme est diverse : les rançons pour les prises d’otage, le commerce des produits stupéfiants, l’exploitation minière, etc. Mais ce qui semble incompréhensible, c’est surtout le fait de vouloir « devenir maitre et possesseur » du monde sans être capable de maitriser les éléments incontrôlés. Qu’est-ce que les Africains ont fait pour mériter être victimes de l’irrationalisme des autres ?

Les cadavres humains se multiplient dans le vieux continent. Il est donc temps que les inventeurs de la « poudre et de la boussole » mettent en place des dispositifs non seulement de vérification de l’identité de leurs clients, mais aussi de veille sur l’utilisation des armes achetées. Ce devoir éthique est un devoir d’humanisme et donc d’assistance à ceux qui souffrent alors qu’ils n’aient rien fait pour mériter ce qu’on leur fait subir. Les pays du sahel ne sont qu’une grande victime de cette crise sécuritaire qui fait d’innombrables morts sur leur territoire.

Fousseni Togola

Source : maliweb.net


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