Sur les modalités d’application de l’article 39 des enseignants, un climat d’incompréhension semble s’installer entre les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et le Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Si le CNSP estime que les enseignants exigent l’application intégrale de leur article 39 à partir de ce mois de septembre, les syndicats apportent un démenti à cette version.
Serait-il très tôt de parler de rupture de confiance entre le CNSP et la synergie syndicale de l’éducation ? En tout cas, nous assistons à l’apparition d’une première incompréhension entre les deux parties.
Dans un communiqué télévisé, mercredi 2 septembre 2020, le CNSP dit avoir faits deux propositions majeures aux syndicats en ce qui concerne l’application de l’article 39 à partir du mois de novembre 2020. Cette application se fera avec un rappel de 10 mois, soit de janvier à octobre 2020 avec possibilité de reporter les arriérées de 2019 sur l’année budgétaire 2021, précise le communique du CNSP. Sa deuxième proposition consistait à procéder au paiement de six mois de rappel de l’année 2019 dans le mois de décembre 2020 tout en reportant les six mois restants sur l’année budgétaire 2021, lit-on dans le même Communiqué.
Les syndicats, à travers un communiqué en date du jeudi 3 septembre 2020, estime qu’un tel « communiqué n’a d’autres fins que de désinformer l’opinion publique ».
Les enseignants disent avoir reçu du CNSP deux (2) propositions qui violent le procès-verbal signé entre les deux parties le 17 juin 2020. Ledit procès indique que les enseignants doivent bénéficier de l’alignement et des rappels de 2020 sur le salaire du mois de septembre 2020 ainsi que les rappels de 2019 sur le salaire du mois qui suit celui de l’alignement, indique-t-on dans le communiqué.
Compte tenu de la situation actuelle du pays, les syndicats disent avoir fait des concessions. « Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, dans le souci de faire des concessions et en guise de bonne foi tout en prenant en compte la nouvelle situation du pays, ont proposé au CNSP, en lieu et place de l’alignement des rappels, de procéder à l’alignement simple sur le salaire du mois de septembre 2020 et puis engager les discussions sur le paiement des rappels », lit-on dans le communiqué des syndicats.
Selon les explications de la synergie syndicale, il n’a nullement été question de la prise en compte intégrale de leurs revendications à partir de ce mois de septembre.
Les syndicats rappellent au CNSP que de telles pratiques sont susceptibles de rompre la confiance entre les deux parties. Une rupture qui a été à la base du climat asphyxiant avec le régime déchu. La synergie invite à une résolution totale et rapide de cette crise qui n’a que trop duré.
Rappelons que les deux parties se sont rencontrés ce vendredi 4 septembre 2020. D’après nos informations, chacune des parties serait revenue sur ses propositions. Mais sans qu’une conclusion finale ait pu être tirée. Une autre rencontre aurait été prévue entre les deux parties pour les jours à venir.
Bakary Fomba, Stagiaire
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