Le Comité interministériel de Gestion de Crises et Catastrophes s’est réuni ce mardi 14 octobre 2025, à Bamako sous la présidence du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga. Cette session, tenue à la Primature, avait pour unique objectif le suivi des axes stratégiques du plan d’action adopté par le gouvernement face à la crise des hydrocarbures qui affecte actuellement le pays.
Depuis plusieurs semaines, le Mali connaît une tension persistante dans la distribution du carburant. Des files interminables de véhicules devant les stations-service et une hausse du prix du litre sur le marché parallèle traduisent l’ampleur du problème. Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement a décidé d’activer son plan d’action hautement stratégique, articulé sur trois niveaux : le court, le moyen et le long terme.
L’objectif est d’assurer un approvisionnement régulier du pays en produits pétroliers et mettre fin aux difficultés qui pèsent sur les ménages, les transporteurs et les opérateurs économiques. Selon les services de la Primature, ce plan repose sur une approche multisectorielle impliquant les ministères concernés, les forces de sécurité, les opérateurs du secteur et les partenaires techniques.
Des axes stratégiques pour une réponse durable
Le plan d’action du gouvernement s’articule autour de plusieurs volets. Le premier concerne la coordination et la concertation entre les acteurs afin d’éviter les chevauchements de responsabilités et d’améliorer la réactivité dans la prise de décision. Le second axe met l’accent sur la sécurisation des convois et des infrastructures critiques, un enjeu majeur compte tenu de la situation sécuritaire dans certaines zones du pays.
Le troisième volet porte sur l’approvisionnement et la distribution du carburant. Le gouvernement prévoit la construction de nouvelles capacités de stockage afin d’accroître l’autonomie énergétique du pays. Des stocks dynamiques seront également constitués pour faire face aux fluctuations du marché international. Par ailleurs, des équipes de contrôle seront déployées pour veiller à la transparence dans la chaîne de distribution.
L’appui aux opérateurs économiques au cœur du dispositif
Pour garantir la continuité des activités économiques, l’État a décidé d’accompagner les opérateurs du secteur énergétique à travers des mesures d’allègement fiscal et douanier. Ces facilités visent à réduire les coûts d’importation et à encourager la régularité des livraisons.
Sur le plan diplomatique, des discussions sont en cours avec les pays disposant de ports maritimes par lesquels transitent les hydrocarbures destinés au Mali. L’objectif est de sécuriser les corridors d’approvisionnement et d’éviter les retards liés à la logistique.
Selon les premières analyses du CIGCC, les principales causes de la crise actuelle sont la rétention de stocks par certains opérateurs et la prolifération de circuits parallèles de distribution. Ces pratiques illégales perturbent la régularité du marché et privent l’État de ressources importantes.
Des mesures d’urgence pour restaurer la normalité
Face à ces constats, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure. Un projet d’arrêté interministériel est en préparation afin d’autoriser l’ouverture des stations-service 24 heures sur 24. Cette mesure, si elle est adoptée, devrait contribuer à désengorger les stations et à améliorer l’accès des citoyens au carburant.
Parallèlement, un dispositif de convoyage sécurisé des camions-citernes vers Bamako est en cours d’organisation. Ce mécanisme permettra de garantir la disponibilité du carburant dans la capitale et dans les grandes villes du pays.
Le gouvernement envisage également de démanteler les réseaux de distribution illégale à travers une opération coordonnée entre les services de sécurité, les douanes et le ministère du Commerce. Un système de balisage des circuits officiels sera mis en place afin de mieux contrôler la traçabilité du carburant et d’empêcher les détournements.
Un engagement gouvernemental réaffirmé
En présidant cette réunion du CIGCC, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a insisté sur la nécessité d’une action concertée, rigoureuse et transparente. Il a rappelé que le gouvernement reste pleinement engagé à trouver des solutions durables à cette crise qui affecte la vie quotidienne des Maliens.
Les populations, quant à elles, espèrent que ces mesures se traduiront rapidement par une amélioration visible de la situation sur le terrain. Si la mobilisation de l’État est bien réelle, la réussite de ce plan dépendra de la coopération de tous les acteurs et de la vigilance des autorités dans l’application des décisions prises.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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