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Cours à distance: le Mali n’est pas « un empire dans un empire »

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Pour pallier la crise éducative entraînée par l’expansion de la pandémie du coronavirus, le gouvernement malien a décidé l’adoption d’une solution alternative : des cours à distance. Cette décision divise les Maliens alors qu’elle ne le devrait pas.

« La situation actuelle impose aux pays d’immenses défis pour pouvoir offrir un apprentissage ininterrompu à tous les enfants et jeunes de manière équitable. Nous intensifions notre réponse mondiale en créant une coalition pour assurer une réponse rapide et coordonnée. Au-delà de la satisfaction des besoins immédiats, cet effort est l’occasion de repenser l’éducation, de développer l’enseignement à distance et de rendre les systèmes éducatifs plus résilients, ouverts et innovants. » Ce discours est de la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, suite à l’acuité de la pandémie du coronavirus dans le monde.

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Si cette question de cours à distance ne fait plus débat dans de nombreux autres pays du monde, au Mali, elle est d’actualité. Cela, suite à la décision du gouvernement malien d’ouvrir des cours à distance à travers des médiums comme la radio, la télévision, l’internet voire les réseaux sociaux.

Le Mali dans le concert des nations

Nombreux sont les citoyens qui estiment que ces cours à distance ne sont pas adaptées au Mali. Un pays où le poids de l’insécurité pèse lourd et où la connexion internet n’est pas démocratiquement repartie.

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Ce que les nombreux critiques oublient, c’est que le Mali n’est pas « un empire dans un empire », pour paraphraser l’écrivain hollandais Spinoza. Dans le concert des nations, les pays sont obligés de s’écouter et de mettre en place des solutions d’ensemble pour résoudre des problématiques communes à leur existence. Le Mali ne peut pas se soustraire à toutes les décisions pour lesquelles les autres ont donné leur quitus.

Certes, toutes les localités du Mali n’ont pas accès à la connexion internet. Mais quel est ce village où il n’y a ni de radio ni de télévision ? Jusqu’à preuve de contraire, je n’en connais pas. Des radios communautaires existent pratiquement dans toutes les localités du Mali. À travers ce programme, les autorités maliennes entendent s’appuyer sur celles-ci pour occuper les enfants durant quelques semaines.

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Un programme déjà existant

Ce que beaucoup oublient également, c’est que ce programme de cours à distance n’est pas une première au Mali. Depuis des années, l’UNICEF est en train d’exécuter des programmes de ce genre dans la région de Sikasso ainsi que dans d’autres zones du Mali frappées par l’insécurité. Dans toutes les localités où la méthode est connue, elle s’est révélé une réussite.

En novembre 2019, Éliane Luthi, chef de la Communication de l’UNICEF Mali, m’a expliqué ce que son organisation fait dans ce sens au Mali : « Nous travaillons avec les partenaires du Cluster de l’éducation et le ministère de l’Éducation pour assurer l’apprentissage ininterrompu des enfants affectés à travers des mécanismes temporaires et innovants tels que des centres d’apprentissage communautaires, l’apprentissage par audio interactif et des innovations pédagogiques telles que la formation des enseignants par tablettes. »

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Définir les critères

Selon le directeur exécutif de la fondation Tuwindi, Tidiani Togola, cette méthode n’est pas du tout inadaptée au contexte malien. L’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM) exécute depuis quelques années des programmes de ce genre.

Aux dires du directeur de Tuwindi, ce programme est largement suivi. Seulement, indique-t-il, il suffit que les autorités maliennes mettent en place les mesures techniques appropriées pour la réussite de ces cours. Elles doivent définir les critères selon lesquels ce programme se déroulera. « Je suis à cent pour cent pour cette méthode », affirme-t-il.

Il importe que les Maliens comprennent qu’on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. L’enseignement à distance est la tendance qui se développe de plus en plus à travers le monde. Si nous sommes pour la mondialisation, alors je ne vois pas de raison qu’on s’oppose à ce programme.


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