Les réseaux sociaux ont récemment été secoués par des clichés intrigants de la COP 28 à Dubaï, montrant les présidents français Emmanuel Macron, Sénégalais Macky Sall, et aussi de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie aux côtés du « chef de la junte gabonaise » Brice Clotaire Oligui Nguema. Cette image souligne une réalité politique complexe, mettant en lumière la politique de deux poids deux mesures adoptées par ces chefs d’État.
Alors que la France soutient activement une intervention militaire de la Cédéao au Niger, les dirigeants français et sénégalais semblent négliger les implications morales en posant aux côtés du chef de junte du Gabon. Cette apparente contradiction soulève des questions sur la cohérence de leur positionnement face aux coups d’État, soutenant certains tout en condamnant d’autres.
Les tensions politiques ne se limitent pas à ces clichés. Lors du Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg en juillet 2023, le président sénégalais a ostensiblement refusé de figurer sur la même photo de famille que son homologue burkinabè. Ces actes en apparence anodins révèlent les relations diplomatiques complexes et parfois ambivalentes entre les pays.
Le Sénégal, en tant qu’ancienne colonie française, semble emprunter la voie de son ancien colonisateur en soutenant des dirigeants arrivés au pouvoir par la force, pourvu qu’ils servent ses intérêts. Cependant, cette loyauté semble s’effriter lorsqu’il s’agit de coups d’État contraires à ses propres intérêts, comme observés au Niger et au Mali. Une dichotomie apparente entre « bons » et « mauvais » coups d’État se dessine, jetant une lumière crue sur les jeux politiques internationaux.
Ces images, bien au-delà de simples poses photographiques, dévoilent les intrications complexes des alliances politiques, mettant en exergue la nécessité de décoder les intentions derrière les sourires officiels.
Oumarou Fomba
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