Le samedi 4 décembre 2021, le ministère ivoirien de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a organisé à Treichville, une cité cosmétique dans le sud d’Abidjan, une grande marche pour dénoncer les violences basées sur le genre (VBG).
Baptisée « Offensive Orange », plus de 2000 femmes, venues des quatre coins de la capitale économique ivoirienne, ont dénoncé le samedi dernier les pratiques non catholiques à leur endroit.
Malgré que l’État de Côte d’Ivoire ait adopté, en 2014, une stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, le phénomène continue toujours de faire des victimes dans ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest.
Cette stratégie des autorités ivoiriennes, qui vise à promouvoir une approche holistique et multisectorielle dans la lutte contre les VBG.
Arme de destruction massive
Selon le système national de collecte de données sur les violences basées sur le genre (VBG), en 2020, ce sont 5 405 cas de violences qui ont été rapportés et pris en charge, dont 822 cas de viols : la majorité étant perpétrée sur des mineures de moins de 18 ans.
Entre janvier et octobre 2021 – indiquent les chiffres du ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant — 625 cas de viols ont également été perpétrés en Côte d’Ivoire.
Le « viol, une arme de destruction massive dont les effets collatéraux s’étendent à plusieurs vies et à de nombreuses générations, fulmine Nassénéba Touré, ministre ivoirienne de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Il est urgent d’agir pour mettre fin à ce fléau » qui affecte les victimes et les marque à jamais, rapporte la presse locale.
Pour la ministre Touré, rapporte toujours la presse locale, « le viol ne saurait avoir une excuse et [il] ne saura être excusé ». Elle précise ainsi que « la tenue vestimentaire d’une femme n’est pas une invitation au viol » qui peut entraîner une grossesse non voulue ou une maladie sexuellement transmise.
1290 mariages forcés, 416 féminicides…
Dans la seule ville d’Abidjan, à titre de rappel, il est enregistré près de 2500 cas de violences faites aux femmes en 2019 et 2020, selon l’étude rendue publique en fin novembre dernier par l’Organisation des citoyennes pour la promotion et défense des droits des enfants, des femmes et minorités (CPDEFM).
Cette enquête révèle aussi que 1290 mariages forcés de filles de moins de 18 ans et 1121 viols ont été recensés dans le même intervalle d’années, toujours à Abidjan où il y a également eu 416 féminicides pendant cette période.
En invitant les femmes à s’engager davantage pour qu’il y ait « zéro tolérance face aux VBG », la ministre Touré soutient : « Le viol est un choix constant. Ce n’est pas une pulsion sexuelle soudaine, mais la décision réfléchie d’agresser gravement une autre personne ».
« Les hommes doivent également s’inscrire… »
Le pays mène actuellement la campagne des 16 jours d’activisme, qui a débuté le 25 novembre par la célébration de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Cette campagne s’achève le 10 décembre, date marquant la Journée des droits de l’Homme.
Au regard de la récurrence de ces violences, « les femmes doivent se solidariser, certes, mais les hommes doivent également s’inscrire dans cette initiative » de lutte contre les VBG, a déclaré M. Jobst Von Kirchmann, Ambassadeur de l’Union européenne en Côte d’Ivoire (Presse locale).
Bakary Fomba
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