Alors que le pays se prépare à entamer les concertations nationales sur la transition, prévues du 10 au 12 septembre 2020, Moussa Mara fait plusieurs propositions afin de réussir ladite transition. Il invite de la confier à un civil tout en éloignant les acteurs politiques de l’exécutif.
Faire la lumière sur les évènements tragiques des 10, 11 et 12 juillet 2020 ; relire l’accord d’Alger et le remettre sur les rails en finalisant au moins l’étape de l’armée reconstituée et du déploiement de l’administration ; résoudre les conflits intercommunautaires et réduire l’impact terroriste ; refondre le dispositif démocratique, institutionnel, constitutionnel et
administratif de l’État malien ; améliorer la gouvernance et gérer au quotidien l’État de manière consensuelle, transparente et apaisée ; organiser les élections générales. Voilà les grands axes de la feuille de route pour une transition réussie proposés par Moussa Mara, président du parti Yéléma pour le changement. Des propositions qu’il fait pour la réussite des concertations nationales prévues du 10 au 12 septembre prochain.
L’architecture et les organes de la transition
Dans le même esprit de participer à la mise en place d’une transition réussie dans son pays, l’ex-Premier ministre fait également des suggestions en ce qui concerne l’architecture de cette transition ainsi que les organes à mettre en place.
Selon le document qui nous a été transmis, on peut lire les propositions suivantes : la mise en place d’un Conseil de Transition (organe législatif et d’orientation et de suivi dont le Président est le chef de l’État et le Président de la Transition) ; la mise en place d’un conseil des Sages pour assister le Conseil de Transition ; la mise en place d’un Gouvernement de transition restreint pour conduire l’action publique, et enfin la possibilité de mettre en place des comités, commissions ad hoc sur les questions particulières (accord de paix, problèmes communautaires, reformes…).
Charte de transition
M. Mara ne se limite pas là. Il suggère la rédaction d’une Charte de transition. « Le CNSP et les forces vives maliennes doivent rédiger une charte de la transition qui sera l’acte fondateur de la transition », a-t-il indiqué. Cette Charte aura force de constitution puisqu’elle fixera le fonctionnement des pouvoirs publics pendant la phase transitoire, les organes et leur fonctionnement ainsi que leurs collaborations, les moyens de régulation…, a-t-il précisé. En effet, ce document suspendra la constitution de 1992, souligne-t-il. Des institutions n’ayant plus assez d’importance, comme la Haute cour des collectivités territoriales, le Conseil économique et social ainsi que la Haute cour de Justice doivent être également dissous, fait-il savoir. Cela, sûrement, afin de réduire les dépenses de l’État.
Selon le président de Yéléma le changement, cette Charte « devra néanmoins prévoir des dispositifs juridiques et judiciaires permettant de procéder au jugement d’anciens hauts
responsables (Premier ministre, Ministres…) impliqués dans les faits de corruption et d’atteinte aux biens publics ». Dans ses suggestions, M. Mara estime que cette Charte « doit fixer dans les grandes lignes, les objectifs de la transition ainsi qu’une indication du délai de déroulement de celle-ci ».
Gestion de la transition
Quant à la question qui semble être assez cruciale, puisqu’elle divise les Maliens, la classe politique, il s’agit de la gestion de la transition, Moussa Mara juge important qu’elle soit civile. Il se dit convaincu que « notre pays contient quelques personnalités civiles non politiques, rigoureuses, honnêtes et ayant l’envergure pour l’aider dans cette phase délicate ». Il invite à faire de sorte que cette transition soit inclusive et neutre. « Le choix des personnalités qui conduiront la transition doit être objectif et le plus inclusif possible pour assurer l’efficacité de cette période au service du Mali et des Maliens », fait-il comprendre. À l’en croire, il convient « d’éloigner les acteurs politiques de l’exécutif ».
Plan de la Charte de transition
Quant au plan que doit avoir cette Charte de transition, l’ex-Premier ministre d’IBK propose : un Préambule, une Réaffirmation des droits et devoirs du Malien, les contextes, les principes et Objectifs de la période transitoire, les Organes de la transition, les Rapports entre les organes, le Pouvoir judiciaire ; les Traités et accords internationaux, la Révision de la charte, et les Dispositions finales et transitoires.
Togola
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