Lors d’une cérémonie au CICB, le Président Assimi Goïta a remis un chèque de plus d’un milliard de francs CFA à 2 500 jeunes stagiaires de l’APEJ. Un acte symbolique et stratégique qui illustre la vision d’un Mali Kura, où la jeunesse, armée de compétences et de valeurs, devient le moteur de la refondation nationale.
Le 13 janvier 2025, au Centre international de Conférence de Bamako (CICB), s’est tenue une cérémonie dont l’importance dépasse de loin l’acte symbolique qu’elle représente. En remettant un chèque géant de plus d’un milliard de francs CFA au 13ᵉ contingent de jeunes stagiaires de l’Agence pour l’Emploi des Jeunes (APEJ), le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a posé un acte de confiance et d’espoir : celui d’un État qui mise sur sa jeunesse pour refonder son avenir.
Ce geste, bien plus qu’un simple financement, illustre une vision stratégique : la jeunesse n’est pas un poids pour le Mali, mais sa principale richesse. Ce pacte renouvelé avec les jeunes diplômés traduit la volonté du gouvernement d’inscrire le Mali dans une dynamique de souveraineté durable, fondée sur le potentiel de ses hommes et de ses femmes, et non sur des aides extérieures ou des dépendances économiques.
Le pari de l’autonomie par la formation
Depuis sa création, l’APEJ a permis à plus de 65 000 jeunes d’accéder à des opportunités dans le secteur public et privé. Ces chiffres traduisent une ambition claire : doter la jeunesse malienne des outils nécessaires pour relever les défis de l’emploi et de l’autonomisation. Pourtant, derrière ces statistiques, une question fondamentale persiste : le Mali peut-il réellement transformer ces initiatives en un modèle économique inclusif et durable ?
Le programme annoncé, bien qu’ambitieux, reste modeste au regard des besoins d’une population jeune et en pleine croissance. Avec plus de 23 000 candidats pour seulement 2 500 bénéficiaires, la demande dépasse largement l’offre. Mais au-delà des chiffres, ce programme envoie un message fort : l’État reconnaît que la clé de la refondation du Mali réside dans la formation et l’insertion socio-professionnelle de sa jeunesse.
Dans un monde où les nations africaines luttent pour leur autonomie face aux forces extérieures, investir dans la jeunesse devient une arme stratégique. Le Général Goïta l’a bien compris lorsqu’il a exhorté les jeunes à incarner des valeurs telles que l’excellence, l’innovation et la probité. Ces principes, plus que jamais nécessaires, sont les piliers d’un Mali capable de se relever seul, sans dépendre des diktats étrangers.
Ce programme est donc bien plus qu’un simple soutien financier. Il reflète une vision où la souveraineté du Mali passe par la capacité de ses citoyens à se doter des compétences nécessaires pour bâtir un avenir collectif. L’ouverture d’un centre de formation à Sikasso, la collaboration avec la Coopération suisse et le projet FIER 2 témoignent de cette volonté d’inscrire l’autonomie économique et sociale au cœur des priorités nationales.
Une jeunesse au service d’un Mali Kura
Dans son discours, le Président Goïta a clairement défini les contours de ce « Mali Kura » : un Mali fort, uni, souverain et prospère. Cette vision repose sur un postulat simple : la jeunesse ne doit pas attendre que l’État lui offre des opportunités, mais saisir celles qui se présentent pour devenir des bâtisseurs de la nation.
Ce message résonne particulièrement à un moment où le Mali, comme beaucoup d’autres pays africains, est confronté à des défis multiples : chômage des jeunes, instabilité sécuritaire, pressions économiques et influences étrangères. Pourtant, au milieu de ces défis, une opportunité unique se présente : celle de transformer ces contraintes en tremplins vers un avenir meilleur.
Ce pacte, cependant, n’est pas un simple cadeau de l’État à sa jeunesse. Il s’agit d’un contrat social où chaque partie a des responsabilités. L’État doit continuer à créer des opportunités, renforcer les mécanismes d’accompagnement et investir dans des secteurs porteurs. Mais la jeunesse, elle aussi, doit répondre à cet appel. Elle doit faire preuve de détermination, d’innovation et d’un sens aigu des responsabilités.
Les paroles de Yamadou Camara, représentant des bénéficiaires, en témoignent : « Merci pour l’espoir que vous nous donnez. Grâce à cette initiative, nous nous sentons valorisés et prêts à relever les défis. » Ces mots ne sont pas seulement une expression de gratitude. Ils traduisent un engagement à construire, ensemble, un Mali qui appartient à ses citoyens.
Un Mali en pleine renaissance
Le chemin vers l’autonomie sera long, mais le Mali semble avoir pris la bonne direction. En annonçant que 2 500 nouveaux jeunes bénéficieront des programmes de l’APEJ en 2025, le Président de la transition affirme la volonté de pérenniser ces efforts. Mais il ne s’agit pas seulement de multiplier les initiatives. Il faudra s’assurer que ces programmes produisent des résultats concrets, qu’ils renforcent l’économie nationale et qu’ils participent à la construction d’une société où chacun a sa place.
La cérémonie de remise de ce chèque géant au CICB est bien plus qu’un simple événement. Elle est le symbole d’un Mali en mouvement, d’un État qui croit en sa jeunesse et d’une nation qui refuse de céder au désespoir. Mais elle est aussi un rappel : la souveraineté ne se décrète pas, elle se construit. Et pour cela, chaque citoyen, chaque jeune doit jouer son rôle.
Dans ce « Mali Kura » en gestation, le défi n’est pas seulement de former des individus compétents, mais de construire une communauté solidaire, résiliente et engagée. La jeunesse, moteur de ce renouveau, a désormais entre ses mains les outils pour réussir. Le reste dépendra de sa capacité à transformer ces opportunités en réalisations durables. Comme l’a si bien dit le Président Goïta : « Le Mali compte sur vous. Soyez des architectes de la nation. »
Chiencoro Diarra
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