La Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertification (UNCCD) a publié, mercredi 27 avril, la deuxième édition du « Global Land Outlook ». Le rapport attire l’attention sur les conséquences de la dégradation des sols.
Plus de la moitié du PIB annuel mondial, soit près de 44 000 milliards de dollars US, est menacée par la dégradation des ressources naturelles, indique la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), dans le rapport « Perspectives foncières mondiales » (Global Land Outlook), publié mercredi 27 avril.
Sur la planète, 40 % des terres sont désormais dégradées. Cette situation affecte directement la moitié de l’humanité. Car « les ressources terrestres — sol, eau et biodiversité — constituent le fondement de la richesse de nos sociétés et de nos économies », souligne ce rapport de plus de 200 pages.
Déjà, 70 % des terres émergées de la planète ont été transformées par l’Homme. Ce qui provoque « une dégradation environnementale sans précédent et [contribue] de manière significative au réchauffement climatique ».
Passer à une « situation de crise »
Cet épuisement graduel des sols a aussi comme conséquence la famine, les crises d’hydrocarbure, l’émergence des zoonoses, des migrations et des conflits. « À aucun autre moment de l’histoire moderne, l’humanité n’a été confrontée à un tel éventail de risques et de dangers familiers et inconnus, interagissant dans un monde hyperconnecté et en mutation rapide », font savoir les auteurs de cette évaluation, publiée à quelques jours du démarrage de la COP15 en Côte d’Ivoire.
Leur évaluation démontre la connexion entre les dégradations des sols et les instabilités sociales et économiques. « Le monde est confronté à une confluence de crises sans précédent : la pandémie de Covid-19 a fusionné avec les changements globaux continus et implacables de notre climat, de nos terres, et de la biodiversité, explique le rapport. Collectivement, ces changements provoquent des niveaux extraordinaires de souffrance humaine, d’instabilité sociale et économique, et de dévastation environnementale. »
Pour les auteurs de l’UNCCD, il serait mieux ne plus se permettre « de sous-estimer l’ampleur et l’impact de ces menaces existentielles ». Il faudrait plutôt conserver, restaurer et procéder à « l’utilisation durable de nos ressources terrestres », qui constituent un « impératif mondial » nécessitant de passer à une « situation de crise ».
« Agir de manière décisive »
Pour Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification : « Il ne suffit plus d’empêcher la dégradation des sols ; il faut agir de manière décisive pour inverser et récupérer ce que nous avons perdu ». Il faut donc, selon lui, passer à la restauration des terres.
Selon les experts, cette restauration « doit être intégrée à des mesures connexes pour répondre aux besoins énergétiques futurs tout en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ; lutter contre l’insécurité alimentaire et la pénurie d’eau tout en adoptant une production et une consommation plus durables ; et accélérer la transition vers une économie régénératrice et circulaire qui réduit les déchets et la pollution ».
Le Mauritanien I.Thiaw rappelle, de son côté, que la restauration des terres est une partie intégrante des efforts conjoints, qui sont déployés dans le cadre des conventions de Rio de Janeiro et d’autres accords internationaux essentiels à la réalisation des « progrès significatifs » vers les objectifs de développement durable (ODD).
Fousseni Togola
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