Lorsque le mur se fende, les margouillats trouvent un lieu de refuge, dit-on. Cet intrus dans le mur n’est d’autre qu’un être à la recherche de profit, de bien-être. La scission dans le mur est une opportunité pour l’intrus d’atteindre ses objectifs de sorte qu’ils ne souhaitent plus que les failles se referment.
L’infiltration d’un intrus dans un mur n’est donc possible que lorsque celui-ci ne colle plus parfaitement avec lui-même.
Toute menace contre l’unité laisse le champ libre à des auteurs extérieurs de s’y infiltrer et de rendre la résolution de la situation plus compliquée. Par le fait que des êtres réussissent à tourner des divisions en leur avantage, il sera toujours difficile de recoller les failles. Ces êtres voudront d’ailleurs toujours la multiplication des scissions pour rendre inutile tout effort de conciliation.
Au Mali, du nord au Sud en passant par le centre, une crise multidimensionnelle compromet les fondements de l’Etat-nation. Tantôt le terrorisme, tantôt l’extrémisme violent, tantôt le conflit intercommunautaire, tantôt l’esclavage par ascendance, etc. Une multiple dénomination pour une seule crise : le problème d’acceptation de soi et des autres, la crise de l’unité.
Certes, pour expliquer chacune de ces crises, plusieurs théories, notamment complotistes, sont avancées. Mais il convient de noter l’impossibilité pour un intrus de s’infiltrer entre ce qui est uni, qui ne laisse transparaître aucune faille. Le margouillat ne trouve refuge dans le mur que lorsque celui-ci se fissure.
L’anecdote colle parfaitement bien avec la situation sécuritaire du Mali. C’est parce que la cohésion sociale était déjà fortement menacée que des éléments étrangers ont su se faire une place entre les communautés en naviguant sur d’anciennes préjugés afin d’élargir les failles qu’ils ont trouvées, de la sorte, se faire plus d’espace d’action.
Ces scissions profondes de la société malienne seront difficilement résolues tant que les citoyens n’auraient pas acquis une véritable conscience de l’exploitation qu’on leur fait. L’acceptation de soi, de l’autre, sont des conditions sine qua non et indispensables pour aller vers une soudure en béton des failles dans nos sociétés.
Il convient de refermer les failles dans le mur afin de le fortifier davantage contre toute sorte de vents et de marées, voire toute intrusion.
Chiencoro
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